Augustin Landier, Meilleur Jeune Economiste 2014 et professeur à Toulouse

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Le Prix du Meilleur Jeune Economiste 2014, décerné annuellement par le Cercle des économistes et Le Monde, a été remporté cette année par Augustin Landier, Professeur à la Toulouse School of Economics (TSE).Cette récompense vise à distinguer l’excellence académique, la capacité d’innovation et la participation au débat public. Entretien.

 

Toulouse Infos : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Augustin Landier : Je suis un économiste universitaire de 39 ans. L’essentiel de mon activité consiste à faire de la recherche en économie financière, dont la finance d’entreprise, l’économie comportementale, la théorie des organisations, et l’économie bancaire. J’ai fait une grande partie de ma carrière aux Etats-Unis où j’ai enseigné à l’université de Chicago ainsi qu’à celle de New-York en tant que professeur en économie, et j’ai fait ma thèse au Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston.

T.I : Vous travaillez aujourd’hui à la Toulouse School of Economics (TSE). Pourquoi avoir choisi cette école ?

A.L : Dans mes domaines de recherche, c’est un centre de renommée mondiale. Plus généralement, c’est en Europe un des départements les plus internationaux. C’est vraiment un endroit excellent puisqu’on trouve ici une très forte concentration de « capital humain » dans les différents domaines de la recherche économique. J’ai également aimé le projet académique de TSE qui est de construire un département d’économie de renommée mondiale en France, au sein du système universitaire existant.

T.I : Vous avez récemment reçu le prix 2014 du « meilleur jeune économiste », décerné par le Cercle des économistes et Le Monde, en partenariat avec le Sénat. Comment décririez-vous vos recherches au grand public ?

A.L : Elles consistent à s’interroger sur la manière dont les entreprises prennent leurs décisions d’investissement et comment elles s’organisent autour d’elles. A chaque instant dans le temps, tous les jours, il y a des milliers de projets qui sont lancés ou au contraire avortés. Parfois on décide de les reporter à plus tard. Je m’intéresse à la manière de prendre ces résolutions et sur comment trouver l’argent pour le financement de ces projets, ainsi que les contrats financiers écrit qui leur sont proposés pour leurs investissements.

T.I : Selon-vous, pourquoi avez-vous remporté ce prix ?

A.L : Ce n’est pas à moi de le dire. Je ne me suis pas attribué le prix, et je ne sais pas si je me le serais attribué. En tout cas, ce que je peux vous dire, c’est que ma caractéristique est d’avoir un intérêt pour le débat public et de jouer sur deux registres. Le premier est le côté scientifique sérieux qui consiste à parler à la communauté des chercheurs et donc écrire des papiers compliqués qui ne sont pas du tout lus par le grand public. En même temps, j’écris des ouvrages plus faciles d’accès et je participe au débat public à la fois dans la presse et à la radio. J’en suis actuellement à quatre livres mais cela ne porte pas toujours sur le monde de la finance. J’ai écrit sur des débats généraux en économie, comme l’importance de la concurrence, ou encore sur la résindustrialisation de la France.

T.I : Quels sont vos futurs projets ?

A.L : Actuellement, je travaille beaucoup sur la stabilité du système financier, les banques. Ce sont des domaines où il y a une demande très forte pour trouver de nouveaux systèmes de règles plus délicats. Mais, la vie d’un chercheur est composée de différentes temporalités. Il y a tout d’abord celle de la recherche qui prend plusieurs années, quatre ans en moyenne pour compléter un projet du début à sa fin. En ce moment j’ai toute une série de papiers en cours et mon travail consiste à les présenter à des séminaires et des conférences, intégrer les retours que je collecte à ces occasions pour que le papier devienne meilleur. Ensuite, je les envoie à des revues et je les corrige pour intégrer leurs commentaires avant de les publier.

 

Propos recueillis par Charles Monnet