Musée des Augustins de Toulouse : 80 œuvres pour découvrir l’art de l’enluminure

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La nouvelle exposition du musée des Augustins de Toulouse a ouvert ses portes ce samedi. « Trésors enluminés » a pour objectif de présenter au public des enluminures de différentes époques afin de faire découvrir, ou redécouvrir cet art ancestral à travers 80 œuvres pour la plupart rarement présentées au public.

 

« Cela nous a pris 4 ans pour rassembler toutes ces œuvres », explique Chrystèle Blondeau, maitre de conférences à l’université Paris-Ouest Nanterre et l’une des conservatrices de l’exposition. « Nous avons au départ entrepris une vaste collecte dans les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ce qui a permis à réunir de nombreuses enluminures d’Europe et du monde entier. Cet art a été utilisé partout, et parfois même à toutes les époques » complète Charlotte Riou, conservatrice du musée.

Différentes parties composent l’exposition. « Des livres pour croire » comporte de nombreux documents sacrés chrétiens et musulmans. On peut ainsi observer le travail et le soin « tout particulier qui était apporté à ces œuvres ». Ensuite, les « livres pour célébrer » qui présentent différents ouvrages utilisés par les chœurs d’églises lors de cérémonies. « Les livres pour étudier » sortent du cercle religieux et « permettent de se rendre compte qu’au moyen âge l’éducation était aussi au centre des préoccupations. On peut ainsi y découvrir des traités de devoir ou sur les oiseaux « tout aussi finement décorés que les ouvres ecclésiastiques ». Dans le même esprit, une grande partie est décidée « aux livres pour affirmer son droit, son identité  ». Enfin, deux dernières parties concernent les livres de culte privé, souvent la commande de riches notables de l’époque.

 

« Des œuvres que l’on croyait perdues ou détruites »

« Il est vrai qu’en fouillant tous les musées, les mairies, les bibliothèques et les ventres d’archives, nous sommes tombés sur de vraies perles qui sont exclusives pour le public et même d’autres que l’on croyait perdues » se félicite Charlotte Riou. Le public pourra ainsi accéder à un évangile du 9e siècle, pièce rare de par son ancienneté et sa qualité de conservation. Le public est également invité à observer un rouleau de prière éthiopien qui a su, lui aussi, survivre aux affres du temps. « Le coup de cœur reste le livre de divination batak, en ancien indonésien, écrit sur du bois, et qui nous fascine », termine Charlotte Riou.

À noter que le public pourra aussi profiter de la sensation du parchemin avec à l’entrée de l’exposition, plusieurs zones permettant de toucher de véritables anciens parchemins.

 

Article de François Nys