Reza : « Toulouse a la capacité de devenir une grande ville de la photographie dans le monde »

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C’est à la médiathèque du grand M que c’est déroulée l’inauguration de l’exposition « Ma terre, ma famille ». Une exposition collective issue des ateliers photographiques auxquels ont participé une quarantaine de jeunes des quartiers Reynerie, du Mirail et de Bellefontaine.

 

« Quand on nous a dit que Reza voulait organiser un événement comme celui-ci à Toulouse, nous avons au début cru à une blague, mais c’était vrai » se souvient Michel Pech, conseiller municipal en charge de la Photographie. Lancés le 4 mars dernier, le projet du célèbre photoreporter,  était de permettre à des jeunes de s’exprimer via le média photographique. « Reza a regroupé 38 enfants à qui nous avons fourni un appareil photo numérique, ensuite une équipe pédagogique de 4 photographes s’est occupée de les encadrer et nous exposons aujourd’hui » détaille Pierre Cohen, maire de Toulouse.

Les enfants originaires des quartiers de la Reynerie, du Mirail et de Bellefontaine ont ainsi pu profiter des conseils avisés de Florence AT, Fabien Ferrer, Hugo Pinsolle et Tibaud Ottaviani. En travaillant de concert, « nous avons tenté de faire passer notre passion de la photo à ces enfants », raconte Reza. « Le résultat est une franche réussite, et nous comptons renouveler l’expérience. On ne peut pas laisser ça être un événement exceptionnel », s’enthousiasme  Pierre Cohen.

« Ils ont une très grande maturité photographique et apprennent très vite  » témoigne Fabien Ferrer. « Ils ont découvert que la photo, comme l’écriture est un moyen d’expression, et ils ont su nous faire passer des messages forts. Nous n’étions là que pour leur apprendre l’alphabet photographique », explique Reza.

 

Casser les préjugés et aller plus loin

Ce sont des photos « hautes en couleur » et « dynamiques », « loin des clichés que l’on peut se faire de ses quartiers » s’étonne Michel Pech. « La mairie est redevable à Reza pour nous avoir montré que ces quartiers ne sont pas la zone  » rajoute-t-il. « Cette expo est une preuve que trop de préjugés sont ancrés sur le domaine des cités », rajoute le maire.

« Je promets de continuer la photographie, je n’ai pas fait tout ça pour rien » raconte Amina, 13 ans. « Plein de gens voudraient être à notre place, merci de nous avoir fait découvrir cela » témoigne à son tour Leila, 14 ans. « La photo n’est pas un souvenir, elle doit nous représenter, et nous allons le faire à présent, montrer qu’ici c’est le paradis » termine fièrement Gabriel, 13 ans.

Ces ateliers, inscrits dans la continuité de l’exposition « Entre guerres et paix » proposé par Reza à l’automne dernier, sont donc une réussite. Un succès à mettre au crédit des enfants mais également de Reza qui estime que Toulouse « a la capacité de devenir une grande ville de la photographie dans le monde, de par sa position et ce qu’elle dégage ».

 

Article de François Nys