Le Muséum : le sanglier du Virgin mégastore est un faux !

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Dans le cadre de son exposition intitulée « Cités nature », le Muséum d’histoire naturelle a décidé de montrer que les citadins doivent de plus en plus composer avec une faune sauvage. Parmi les animaux naturalisés, celui qui attire le plus les curieux reste le fameux sanglier qui avait semé la panique au centre de Toulouse en novembre 2011.

 

Les Toulousains s’en souviennent encore et l’anecdote avait fait les gros titres. Pourtant, voir débouler une laie de presque 100 kg au centre-ville de Toulouse n’étonne pas les spécialistes. « Les sangliers comme de nombreuses espèces sauvages sont présents en périphérie  toulousaine » avoue Brian, taxidermiste au Muséum d’histoire naturelle. En effet, il explique que « la ville attire de plus en plus ces animaux ». Et pour cause, l’incursion du sanglier ne serait que le résultat de cette capacité à vivre à proximité de l’homme. « L’animal, ici, le sanglier, va s’installer dans des zones où il ne risque pas d’être chassé mais où il pourra trouver de la nourriture. Omnivore, le sanglier choisit la périphérie comme lieu de prédilection ». Le taxidermiste raconte ainsi que « sur la rocade, il est fréquent de croiser sangliers ou encore chevreuils ». Et de préciser que « la laie qui a décidé de se ruer dans le Virgin Mégastore s’était établie sur l’ancien site d’AZF. Pourchassée, elle n’avait pas eu d’autres choix que de se précipiter, apeurée et acculée, vers le centre-ville, tout proche ».

 

Le vrai-faux sanglier

Cependant, une précision doit être apportée sur l’animal empaillé. Ainsi, sur le ton de la confession, Brian avoue que « le sanglier exposé n’est pas celui du Virgin Mégastore ». Là où de nombreux médias sont tombés dans l’écueil du coup médiatique, Brian veut rétablir la vérité. « Nous avons voulu faire un clin d’œil aux Toulousains concernant cet évènement assez cocasse ». Cependant, si l’animal exposé n’est pas celui incriminé, le taxidermiste avance que cela n’enlève rien à « Cités Nature ». « Nous souhaitons, au travers de cette histoire, montrer aux citadins  la proximité entre le monde urbain et celui de la faune ». Virginio Gaudenzi, directeur adjoint du Muséum, confirme cette volonté de sensibiliser le public. « Les visiteurs veulent comprendre comment un tel évènement peut avoir lieu. L’exposition leur explique que certaines espèces arrivent à s’adapter à la présence humaine qui leur apporte certains avantages comme un accès à la nourriture ». Rappelons cependant que l’incursion urbaine de la laie s’était terminée tragiquement, dans le Canal du Midi.

 

Article de Nadia Hamdani