A Lulu Mirettes, les artistes exposent leurs « fêlures intérieures »

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Depuis vendredi, la galerie toulousaine Lulu Mirettes propose une exposition intitulée « Fêlures ». Sculpture, peinture et photographie témoignent des blessures de l’âme des artistes participants.

 

« J’ai réalisé cette œuvre suite à une hospitalisation » explique simplement William Montaubié. L’artiste révèle en effet que sa peinture, monumentale puisque composée de 42 petits portraits, exprime la douleur physique de ce séjour à l’hôpital. « Le visuel se met au service de la souffrance pour en rendre compte ». Cette série noire de petits portraits dont William Montaubié a « fabriqué lui-même les cadres en bois » s’ajoute à une autre série de portraits cette fois réalisé sur papier. « C’est une sorte d’écho » explique-t-il. Pour Jimmy Fortier, « il s’agit de raconter des histoires ». La parole est alors donnée à l’inconscient. « C’est l’occasion d’aborder ses problèmes, ses fameuses fêlures intérieures ».

 

Une exposition sombre

Si les artistes ont fait preuve d’éclectisme dans le choix des supports, une dominante se fait sentir : l’absence de couleur ou plutôt l’omniprésence du noir. « Le choix d’une sobriété au niveau des couleurs et de la lumière est évidente au regard du thème » souligne Jimmy Fortier. Cette unité du noir n’est pas sans rappeler l’image d’Epinal de l’artiste torturé, aux prises avec ses démons intérieurs. Ainsi, les personnages en terre de l’artiste Bibi Blanchet arborent des blessures plus que physiques, à peine dissimulées. Pour Chloé venue découvrir cette exposition, « c’est toujours un plaisir d’essayer de décoder une œuvre produite par autrui. Les possibilités d’interprétations sont multiples surtout lorsqu’il s’agit d’un thème aussi fort que celui-ci ». Marie, de la galerie Lulu Mirettes explique alors : « le thème choisi a fait consensus. Comme pour les autres expositions, nous avons lancé un appel à participation auxquels de nombreux artistes ont répondu ». Ce sont  près d’une dizaine d’entre eux qui ont ainsi décidé de s’épancher. Jusqu’au 1er juin.

 

Article de Nadia Hamdani Nadia