Anthony McCall plonge les Abattoirs dans le noir

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Anthony McCall, cinéaste avant-gardiste et sculpteur anglais, investit les Abattoirs jusqu’au 5 mai avec « Solid Light Works », un travail de la lumière qui plonge le musée dans une ambiance nouvelle. Faisant suite à son intervention au Hamburger Bahnhof de Berlin l’an dernier, cette exposition, pensée en collaboration étroite avec l’artiste, fait la part belle à ses « lumières solides ».

 

« Même s’il se définit lui-même comme cinéaste et sculpteur, pour moi Anthony McCall est de plus en plus un sculpteur », affirme Olivier Michelon, commissaire de l’exposition. Un sculpteur de la lumière donc. Puisque l’artiste britannique plonge les Abattoirs dans le noir et joue avec la lumière pour « créer des espaces dans lesquels le visiteur rentre, en commençant sous terre, explique Olivier Michelon. McCall a ici renversé les choses : on arrive par en dessous ! »

Le commissaire, conservateur et directeur des Abattoirs, a choisi de laisser McCall prendre possession des lieux pour deux raisons. « Déjà, c’est un artiste incroyable. J’avais déjà travaillé avec lui auparavant. Aussi, j’ai compris qu’il pouvait amener autre chose au musée ». L’artiste s’est en effet personnellement investi dans la mise en place de cette exposition. « Il a dessiné l’installation, précise Olivier Michelon. C’est un artiste très rigoureux dans son travail. Il est venu plusieurs fois, d’abord pour voir le musée puis une semaine entière pour installer son travail ».

Autour d’une symétrie centrale, Anthony McCall a remodelé tout l’espace en y installant une série de six pièces, six « films de lumières solides ». Définir le travail de cet artiste n’est pas chose simple mais le commissaire de l’exposition tente sa chance : « il projette des films dans un espace légèrement embrumé. La lumière devient alors solide. Il faut s’imaginer dans un cône de lumière… ». Pas sûr d’avoir bien compris ? Le plus simple reste encore de visiter l’exposition…

 

Article de Joséphine Durand