Sophie Zina-O : « Nous sommes tous des Maîtres de ballet, Maîtres de musique»

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Du 6 avril au 5 mai, l’artiste Sophie Zina-o expose ses œuvres à la médiathèque de Tournefeuille. Photo / CTIDu 6 avril au 5 mai, l’artiste Sophie Zina-o expose ses œuvres à la médiathèque de Tournefeuille.  Entre sculptures et contes, bronze et papier chiffon, « les Passeurs du Temps » invitent au voyage.


Un talent de sculpteuse certes mais également un talent de conteuse, Sophie Zina-o ne choisit pas, elle oscille entre les différentes variantes de l’art pour prouver que « le spectacle peut s’offrir et se jouer ». Ainsi, chacune de ses œuvres devient l’héroïne d’un conte qu’elle avoue s’être tout d’abord « raconté dans la tête mais ça n’était pas drôle ». Ces personnages, japonisants, sont Geishas, Samouraïs mais tous dépositaires du temps. D’ailleurs, ils incarnent tous une évolution, une renaissance. Sortis d’une barque pleine de sable de Guyane, sorte d’Arche de Noé, ils errent, se transforment, pour « porter l’histoire contée » explique l’artiste. Le cercle, la courbe, formes privilégiées de cette exposition toute en poésie, rappellent « l’immuabilité du temps qui n’en finit pas de s’enraciner ».  Chaque sculpture voyage, vieillit, grandit. Tout est ordonné. Chaque détail a son histoire et un rôle à jouer dans le conte.

« Je ne sais pas sculpter les gros blocs de pierre » avoue modestement Sophie Zina-O. Sa technique est plus originale. Elle préfère sculpter des feuilles de bronze pour ensuite les modeler et faire vivre ses personnages échappés de son imagination. « Les feuilles de mes sculptures sont les mêmes que celles de mes livres ». La conteuse est en effet aussi écrivain. Elle se veut également Maître de ballet, tout comme l’un de ses personnages, pour diriger ses statuettes toujours en mouvement. « Je mets en forme mon conte comme on met en forme un ballet. Là où il est question de mots, il est également question de musique ». Spectateurs et auditeurs aussi multiples que l’artiste se donnent à voir, Sophie Zina-O concède que, « finalement, nous sommes tous des Maîtres de ballet, Maîtres de musique ».

Nadia Hamdani