Collectivement seul, ou la schizophrénie au service de l’art

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Jusqu’au 31 mars, la galerie Lulu Mirette propose l’exposition très originale. Photo / CTI

Jusqu’au 31 mars, la galerie « Lulu Mirette » à Toulouse propose l’exposition « Collectivement seul ». L’artiste, originaire du Havre , présente ses œuvres de collage. Un univers multiple qui lui ressemble.


Actuellement à la galerie « Lulu Mirettes », l’artiste à la fois Herbot, René Appalec et Jeck expose au grand public ses œuvres intitulées « collectivement seul. » « Trois noms pour une seule personne, seul pour un collectif » explique cet original. Cet homme aux multiples facettes, ancien comédien et musicien, fait du « collage » depuis trois ans. Cet admirateur de Max Ernst a débuté par des montages photos sur ordinateur. « J’ai troqué ma souris contre un scalpel, je préférais toucher la matière » explique-t-il. Il aime écrire des scénarios, jouer la comédie avec ses trois personnages, Herbot, René Appalec et Jeck.  « J’apporte ma fantaisie et une touche d’humour ». Afin de réaliser ses collages, il utilise un scalpel, des revues, des magazines, «  ma première démarche consiste à fouiller dans des bazars, des trocs… des poubelles pour trouver « le papier idéal » raconte l’artiste.

 

Un univers décalé

Chacun des personnages a son univers qu’il fait découvrir au travers de son travail. René Appalec, un homme qui a vécu pendant la guerre, présente « les gueules cassés » des généraux de la grande guerre. « C’est une revanche pour les poilus, de voir ces faces défigurées » confie l’artiste. Herbot utilise l’actualité pour ses collages, il la revisite. « Tout est suggéré, un homme sur un divan regardant des revues féminines, un visage explosé, un pays détruit, à vous de trouver les personnages ou les faits » décrit-il. Quant à Jeck, il  élabore « des commutants »,  des personnages de revues greffés par des collages. « Il vide la substance d’une image et la greffe sur une autre » raconte-t-il. « Mon but n’est pas de délivrer un message, mais de permettre au public de donner libre cours à son imagination ». conclut l’artiste.

 

Céline Gaston