Haute Garonne. 7ème édition du Festival du Film de Muret

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J'accuse de Roman Polanski au programme du festival  cdr
J’accuse de Roman Polanski au programme du festival
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Depuis sept ans déjà, le Festival du Film de Muret, organisé par l’association de passionnés Vive le cinéma à Muret, régale les amoureux du cinéma art et essai de nombreuses avant-premières, invitation aux voyages et découvertes.

Avec plus de 2300 spectateurs en 2018 (1700 en 2017 et 1200 en 2016), ce festival connaît un succès spectaculaire (plus 35% d’augmentation sur la dernière édition !). Le signe évident de choix de programmation cohérents, variés, de grande qualité, qui ravissent tout autant un public local fidèle que de nouveaux et toujours plus nombreux cinéphiles de la région toulousaine.

Avant-premières,voyages et rencontres

Le festival offre aux spectateurs l’occasion unique de découvrir une vingtaine de films en avant-première, ceux-là même qui feront l’actualité des mois à venir.

Un festival dédié au film Art et Essai est d’abord une invitation au voyage, à la rencontre de personnages qui se battent dans un pays lointain pour faire valoir leurs droits comme ces femmes d’une usine de confection dans Made in Bangladesh ou les jeunes orphelins de Kaboul angoissés dans l’orphelinat par l’arrivée au pouvoir des talibans.

Le voyage nous amène à Chypre, en Autriche, en Roumanie, en Bosnie mais aussi au Maroc, en Tunisie, en Colombie, au Québec, aux États-Unis. Elia Suleiman nous entraîne de Nazareth à Paris puis au Canada, un inspecteur de police roumain jusqu’à l’île de la Gomera, un trio de copains jusqu’à Saravejo.

Un des fils rouges de cette programmation, c’est aussi le combat pour la liberté et la justice. Emblématique est la lutte du colonel Picquart dans « j’accuse » de Roman Polanski pour réhabiliter le capitaine Dreyfus. Son combat fait écho à la lutte de la jeune Camille dans Les Ebouis pour échapper à l’emprise d’une secte, qui a mis la main sur ses parents ou plus modestement à celui de la jeune Juiliette, qui veut juste qu’on l’accepte et qu’on l’aime malgré ses rondeurs.

Des échanges avec les réalisateurs

Le combat pour la liberté, c’est aussi l’affaire de femmes, qui tentent d’exister au sein d’une famille ou de traditions étouffantes . Elles s’appellent Hunter, Selma, Samia, Silvia, Lumir. Emblématique de cette lutte, versant drolatique, Maud Crayon est débordée par sa vie professionnelle, ses obligations familiales et sa vie amoureuse.

Quant aux réalisatrices, leur faire une place dans la programmation s’imposait. Elles viendront échanger avec le public comme Sarah Suco ou Aude-Léa Rapin autour de leur premier long- métrage.

D’autres comme Shahrbanoo Sadat, Manele Labidi, Maryam Touzani, Rubayat Hossain seront présentes à travers leur œuvre. Les réalisateurs leur répondent, relaient les luttes des femmes ou font un constat amer des ravages de la mondialisation qui creuse profondément le fossé entre nantis et vrais pauvres; le regard de Ladj Ly sur la banlieue ou celui de Robert Guédiguian sur une famille marseillaise en difficulté sont sans concession.

 

La rédaction