Toulouse. Sixième édition de L’Européenne de cirques

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Grainerie EdC La Marche du crabe Le mobile 8 © Denis Martin
Grainerie EdC La Marche du crabe Le mobile 8 © Denis Martin

C’est la sixième édition de l’Européenne de cirques, temps fort de la saison de la Grainerie (Balma, Toulouse Métropole), fabrique des arts du cirque et de l’itinérance dédiée au renforcement de la filière cirque et à l’accompagnement de ses acteurs. Une nouvelle occasion de découvrir des artistes soutenus par la Grainerie et ses partenaires locaux, européens et internationaux.

Ce sera à Balma, Toulouse et Tournefeuille, du 9 au 19 octobre, et même un peu avant, avec fin septembre le spectacle Fatras de l’Esac-To/Lido-pro (École supérieure des arts du cirque de Toulouse-Occitanie).

Car cette année l’Européenne de cirques dialogue avec la Biennale internationale consacrée aux arts vivants, du 24 septembre au 12 octobre : certains spectacles estampillés Européenne de cirques sont intégrés dans la programmation de la Biennale.

25 rendez-vous avec le cirque international d’aujourd’hui

Au programme, 11 spectacles pour 25 rendez-vous qui reflètent le foisonnement créatif du cirque d’aujourd’hui en Europe et dans le monde. Ce cirque de création qui s’imagine, se fabrique et se déploie à partir de pôles d’excellence internationaux comme Toulouse et l’Occitanie. En effet, Toulouse et sa région regroupent une importante communauté circassienne, considérée comme la deuxième plateforme mondiale après Montréal et le Québec.

L’Européenne de cirques propose 25 rendez-vous pour voyager dans les imaginaires d’artistes d’horizons multiples – une vingtaine de nationalités – venus présenter le fruit de leur travail. Ce sont des créations nouvelles ou en cours, originales et porteuses de sens, qui croisent les esthétiques du cirque avec d’autres genres artistiques : théâtre, danse, musique, clown, marionnette, arts plastiques, manipulation d’objets, magie…

Focus sur Montréal et le Québec

L’Européenne de cirques a pour ambition d’illustrer sur Toulouse Métropole la carte des coopérations européennes que la Grainerie, fabrique de cirque, tisse entre nos géographies locales, européennes et internationales.

Imbriquée dans des partenariats locaux avec le ThéâtredelaCité, le Théâtre du Grand Rond, le Sorano, le Théâtre des Mazades ou la ville de Tournefeuille, en lien avec deux évènements majeurs – La Biennale des arts vivants et CIRCa (Auch) –, elle s’appuie sur les projets eurorégionaux CircusNext et Circ au Carré (voir « Les partenariats européens »).

Ces coopérations privilégient l’expérimentation, et mettent au travail les processus de recherche, de création, le dialogue interprofessionnel. Elles cherchent à faire évoluer les pratiques afin de trouver les ressorts de la créativité, de l’invention. À l’image de ses artistes, le cirque contemporain s’est construit dans une circulation entre des foyers de créativité, des régions, des villes qui attirent les talents.

Ainsi, à Bruxelles, Barcelone, en Occitanie, à Stockholm ou au Québec, le cirque se réinvente dans la coopération et la solidarité avec d’autres territoires où il prend racine peu à peu. À l’instar du Brésil, des Balkans, des États-Unis…

Cette année, c’est en particulier vers Montréal et le Québec que l’Européenne de cirques regarde. Aux côtés des grandes compagnies populaires qui ont fait le succès du cirque québécois (le Cirque du Soleil, Les 7 doigts de la Main ou le Cirque Éloize), une génération de créateurs et créatrices émerge et crée des formes singulières, hybrides, qui explorent et expérimentent de nouveaux possibles.

Dans le creuset culturel montréalais, les invités de cette année, Lion Lion de Claudel Doucet et la Marche du Crabe, nourris des expériences de leur aînés et d’allers-retours sur la planète cirque, apportent une nouvelle vision d’un cirque populaire sans concession. Ils sont accompagnés par l’Université Concordia et la Tohu, partenaire historique de la Grainerie.

Le Collectif Rafale à la Grainerie, l’Escarlata Circus à Alban-Minville, Blizzard Concept au Sorano, Iéto aux Mazades, Lion Lion chez l’habitant, La Marche du crabe un peu partout…

Parmi les indispensables de cette 6e édition, on tentera d’assister au spectacle Se prendre, pièce acrobatique pour appartement de la compagnie québécoise Lion Lion. Claudel Doucet et Cooper Lee Smith, issus de l’École de cirque de Montréal et, entre autres, du Cirque du Soleil, plongent dans la simultanéité des existences qui se côtoient et se confrontent quotidiennement. Ce sera les 10 et 11 octobre dans un lieu secret, chez l’habitant.

Du 9 au 15 octobre à l’Espace Bonnefoy, puis à la Grainerie puis à l’Escale à Tournefeuille, les montréalais de La Marche du crabe invitent… les nourrissons à se lover contre leurs parents, ou le contraire, pour retrouver un joujou bien connu : le mobile. Mais dans un ballet aérien qui se déroule au-dessus de leur tête ! Du cirque pour tout tout-petits en version québécoise.

Vendredi 11 octobre au centre culturel Alban-Minville, les clowns de combat de l’Escarlata Circus de Barcelone livrent, dans Pugilatus, une leçon loufoque autant que culinaire sur l’endurance au quotidien et l’art de vivre ensemble.

Le lendemain à la Grainerie, le Collectif Rafale venu de la région de Namur en Belgique propose son Sanctuaire sauvage, spectacle vivant et sonore inspiré des vies et des récits de non-voyants, qui utilise les corps de danseurs-circassiens pour produire du son.

Difficile aussi de faire l’impasse, du 16 au 18 octobre au Théâtre Sorano, sur Lazare Merveilleux de Blizzard Concept, entre objets magiques et réflexions décalées sur notre existence… Pas plus que sur Pour hêtre (titre provisoire) des régionaux de la compagnie Iéto, les 17 et 18 octobre aux Mazades, et leur folle envie d’amener une forêt et sa symbolique sur scène.

Dernier temps fort de l’événement, samedi 19 octobre, le focus Studio de Toulouse-Pact (Pépinière des arts du cirque toulousaine, dispositif mutualisé Lido-Grainerie) qui présente les créations en cours de jeunes compagnies accompagnées par le dispositif : la fracture psycho-théâtrale de Calentina Vortese dans Lento y Violento ; la masculinité selon la compagnie Devir dans Sans titre ; la conférence éclatée de la compagnie Schreu dans Schreu – Imbroglio ; ou le cirque d’enfants terribles de La mob à Sisyphe dans Huitième jour.

Les partenariats européens

CircusNext

Fort de 18 partenaires en Europe, coordonné par Jeunes Talents Cirque Europe, ce projet Europe Créative (programme de l’UE pour les années 2014-2020) vise à détecter et promouvoir des auteurs émergents européens porteurs de nouvelles écritures circassiennes.

Circ au Carré

Coordonné par la Central del Circ à Barcelone, au côté de la Grainerie, la Verrerie d’Alès et C.I.N.E. à Majorque, ce projet en lien avec l’Eurorégion Pyrénées-Méditerranée (Occitanie, Catalogne et Baléares) entend accompagner à partir de 2019 de jeunes artistes dans leur processus de recherche artistique et de construction de projet de spectacle.

De Mar a mar

Porté par 14 partenaires œuvrant dans le cirque contemporain sur l’espace transfrontalier Espagne-France, ce projet est financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER) au travers du Programme de coopération transfrontalière Espagne-France-Andorre. 40 opérateurs de cet espace ont coopéré pour améliorer l’orientation, la formation, l’accompagnement des artistes de cirque émergents. De Mar a mar-Pyrénées de cirque s’achève en octobre 2019.

 

La rédaction