Quand les objets du quotidien se transforment en art

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Temple consacré à Barbie. Photo / Crédit Fondation EcureuilDepuis le 3 novembre et jusqu’au 31 décembre, Martine Camillieri présente son exposition « Banalités » à la fondation pour l’art contemporain Ecureuil. Elle milite pour qu’il n’y ait pas plus d’objets sur Terre…


Exposition au concept original, Martine Camillieri joue avec les couleurs, l’empilement des objets, des matières, pour la construction d’autels, prenant l’apparence de temples. Chaque accumulation de biens réalisée est éphémère, ils repartent ensuite à leur utilisation de base. L’objectif est que le public se mette devant le temple et réfléchisse, qu’il prenne le temps de la concentration et pas de la consommation. « Je voulais créer un espace de philosophie domestique qui permet une réflexion sur l’environnement, l’écologie. J’invite les visiteurs à se poser, se reposer, se questionner », souligne la créatrice.

Les autels sont construits avec « notre manière compulsive de consommer », on le note aux nombreux objets similaires présents dans chacun d’entre eux. L’accumulation d’objets dans les temples fait prendre conscience de la surconsommation. Prenons l’exemple de celui baptisé Be Beauty Bomb, dans lequel on retrouve des dizaines de brosses à cheveux de Barbie, de miroirs, de jouets, qui montrent que le phénomène est enclenché depuis l’enfance. « Les temples sont construits avec des choses du quotidien que l’on a cessé d’utiliser », poursuit-elle. D’autres sont dédiés au rose, aux objets perdus, au polystyrène, au carton…       
L’exposition dans son ensemble est une dénonciation de la surproduction et des diktats du marketing. Ironique lorsque l’on sait que Martine Camillieri faisait auparavant partie du monde de la publicité. Son exposition vise à faire réfléchir d’une manière artistique. Elle laisse au public le soin de méditer sur des questions telles que « devrait-on aussi faire pipi rose ? », la problématique d’une trop grande utilisation du plastique… Ainsi, chaque autel apporte une dénonciation sur la société de consommation actuelle.

 

Marion Pires