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A Toulouse, le Chœur Kokeliko fait raisonner les voix des personnes sans domicile fixe. Une initiative de l’association Main Tendue 31 en partenariat avec le Secours Catholique.
Quand il n’évoque pas le printemps le coquelicot est associé au repos, à la consolation et à la quiétude. C’est dans cet esprit que née, il y a un peu plus d’un an, la chorale Kokeliko. Sa particularité : un concept un peu spécial, celui de faire entendre les voix des personnes sans domicile fixe… par le chant ! « On est tous un peu comme des fleurs qui ne demandent qu’à éclore » sourit Florence Bonicel, chef de chœur.
C’est au détour d’une simple discussion avec Christian Soulié, président de l’association Main tendue 31, que l’idée a germé. Une initiative qui colle parfaitement à l’éthique de l’association, qui œuvre en faveur des personnes en situation de précarité et d’exclusion sociale. Ces derniers bénéficient ainsi d’une aide morale, matérielle et éducative tout au long de l’année. De son côté, la chorale prend pied un samedi après-midi sur deux à l’Ostalada dans le quartier d’Arnaud-Bernard. Une initiative saluée par le Secours Catholique, dont elle dispose des locaux. Mais au-delà de l’aspect matériel, le but de l’association est de renforcer le lien social ou même de le créer.
La musique comme « bouffée d’oxygène »
Avec une majorité d’hommes, Chœur Kokeliko c’est une « famille » de 25 personnes allant de 25 à 70 ans. La chorale, accompagnée d’une accordéoniste, mélange deux publics : celui des bénévoles et celui des personnes ayant l’expérience de la rue. « La musique a la particularité d’unir les gens » explique Florence Bonicel. Cette mixité sociale encourage l’ouverture des personnes en situation d’isolement, tout en les réunissant autour de la chanson.
D’Edith piaf à Georges Brassens en passant par Charles Aznavour, les partisans explorent les grands noms de la variété française. Mais pas seulement. En tant professeur de chant, Florence Bonicel, les a initiés au gospel. Et si certains considéraient l’anglais comme un obstacle, les choristes en herbe ont rapidement pris leurs marques sur ces airs afro-américains. « La musique est une expérience gratifiante, on apprend à se dépasser en voyant ses efforts récompensés. Cela redonne de l’estime ».
Soigner l’isolement par la musique est un objectif auquel elle met du cœur. Un moment de partage et de grandes vertus. « La musique a des propriétés respiratoires et permet la relaxation. A la Maison Goudouli, au Dimanche Solidaire ou encore dans des centres d’hébergement, il n’est pas rare que le chœur solidaire se produise en public. Une fierté pour ses membres, désormais attendus à des évènements, comme à la fête du Canard de Merville, dimanche prochain.
« Je ne pensais pas que l’on progresserait aussi vite. Je suis agréablement surprise par leur assiduité et leur engagement dans la chorale. Cela me touche beaucoup. » confie la chef de chœur. Bien qu’inconditionnels ces moments de partage occasionnent des retours de la part de ces voix marquées par la vie. « Ils reviennent à chaque fois, c’est un moment convivial qu’ils apprécient. » Un objectif recherché par les bénévoles. « Le but, c’est de leur offrir une bouffée d’oxygène ». En effet, ces cessions musicales s’imposent comme une parenthèse enchantée dans le quotidien difficile de ces personnes confrontées à l’indifférence de la rue.
Infos pratiques :
Accueil de jour l’Ostalada – 22 place Arnaud Bernard
Contacts : Florence 07.83.52.15.31 / choeurkokeliko@gmail.com
Kenza Gros Desormeaux