Kissed By The Sun au TNT

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Ibrahim Sissoko, un grand du hip-hop et de l’expression corporelle contemporaine. Photo / CTIDans le cadre du festival international « C’est de la Danse Contemporaine », alias CDC, la chorégraphe Sud-africaine Robyn Orlin a créé un spectacle engagé pour le danseur de hip-hop Ibrahim Sissoko. À voir au Théâtre National de Toulouse.

 

Le festival international de danse contemporaine, c’est le rendez-vous mouvementé, à la fois gracieux et actuel, qui se tient à Toulouse depuis le 21 janvier et jusqu’au 12 février.

Les nouveaux continents de la danse sont invités cette année : Toulouse s’ouvre à d’autres modes d’expression novateurs. On a pu y avoir d’abord l’inspiration orientale sur scène avec le festival Made In Asia, c’est le tour de l’Afrique du Sud d’être présente ce week-end au TNT.

La chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin est l’invité de son spectacle « Call it…Kissed by the sun…better still the Revenge of geography… » Récompensée plusieurs fois pour son art percutant, qui réfléchit grâce à la danse aux questions identitaires, cet événement vaut la peine d’être découvert pour son humour et son actualité.

C’est le thème des violences urbaines de 2005, survenues dans les banlieues de Clichy-sous-Bois, qui est dansé sous nos yeux, par Ibrahim Sissoko, un grand du hip-hop et de l’expression corporelle contemporaine, ici dans une dynamique pleine de complicité.

Ainsi, lorsqu’il fend la scène, habitée de cartons qui tantôt forment des murs, des télés, pour faire participer le public à sa quête, le danseur est si proche du public que le moment des applaudissements arrive en toute simplicité.

Robyn Orlin a su créer un univers vibrant qui tend le miroir de notre histoire. Une réflexion hautement visuelle, notamment grâce à la création en direct du story-boarder Maxime Rebière, qui dresse une autre fresque de la République Française.

La danse contemporaine peut inviter à l’éveil grâce à la réflexion : à travers un spectacle aux sujets graves mais au traitement léger, Robyn Orlin saura vous rappeler ce sujet brûlant d’actualité.

Pour ce souvenir de « Zyed Benna, Bouna Traoré – Clichy s/s Bois, 27/10/2005 – Morts pour rien. »

Anaïs Wahl