Skins party : le phénomène à Toulouse

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Affiche de la skins party de ce week-end. Photo / CTDRD’abord en Grande Bretagne puis partout en Europe, l’ambiance infernale de l’épisode devient réalité dans de vraies soirées. Et le phénomène Skins débarquent bientôt à Toulouse.

 

Tout commence avec l’épisode de Skins, la série qui raconte l’existence paumée d’une bande d’ados de Bristol. Le groupe de jeunes se retrouve dans une soirée orgiaque, ils gobent des ecstas comme ils changent de partenaires, commencent les préliminaires à même le sol, dansent toute la nuit en éprouvant le célèbre « sex, drugs and rock’n’roll », dans une ambiance de débauche aussi souveraine qu’assumée.

La Skins party est le récent sujet-phare des émissions d’investigation par lesquelles des parents atterrés se rendent comptent que leur ado sans problème est peut être un serial-raveur qui a fait un coma éthylique le week-end dernier. Les Skins semblent couper l’opinion en deux. Dans une lecture un peu primaire de la polémique il y aurait, d’un côté, des adultes inquiets au sujet d’ados qui se déchaînent au cours de beuveries effroyables, au point d’en oublier les basiques de l’orthographe ; et de l’autre, des jeunes demandeurs de soirées pour jouer à Woodstock et rechercher l’amnésie d’un quotidien pas toujours facile.

Devant l’ampleur du phénomène, les organisateurs ont flairé le sensationnel mais également compris qu’il fallait baliser un tel événement.

David, un des organisateurs de la soirée au The End où il est barman, souligne que la Skins party qui aura lieu à Toulouse, ne sera pas accessible aux mineurs, et si les tarifs sont aussi bas, explique t’il, (de 2,5 à 6 euros, jusqu’à 60 euros la bouteille) ce n’est pas pour attirer des minettes de 14 ans mais aligner les prix sur une soirée étudiante.

La première critique à laquelle il se heurte est celle de l’appât du gain, car les skins party sont la garantie d’un record d’entrées. David s’en défend en expliquant qu’une telle soirée impose des coûts, pour assurer l’esprit du concept et la sécurité de la clientèle.

Du point de vue des puristes, qui d’après lui se caractérisent souvent par leur trop jeune âge pour entrer en boîte, une « Skins » est officieuse ou n’est pas. Or, il s’agit de soirées dont la réputation sulfureuse dissimule la nécessité d’un minimum d’organisation.

En effet, une telle soirée se planifie et se vend. L’élément commercial est inhérent et le The End reprend « un concept qui vient de l’extérieur, contrairement à des créations comme nos soirées « Ohlala».

La Skins party est « un effet de mode » analyse t’il. La jeune génération est attirée par la rébellion du rock d’où le succès de ces soirées. « Je veux prendre l’univers de la Skins et le mettre dans ma boîte de nuit ». « On va voir si Toulouse joue le jeu » commente David, « la Skins c’est un état d’esprit (du Rock en l’occurrence), c’est fédérateur, un dress code à respecter, de préférence trash, mais ce n’est pas une orgie ».

C’est aussi un événement que le The End voudrait reconduire mensuellement « si ça marche », conclut-il .

Le phénomène Skins Party, une démesure organisée ? C’est le 2 avril au The End pour le Chapitre 1.

 

Cécilia Megharfi