Une danse des émotions : la danse butô

1918

Marie-Pierre Cauvel, danseuse au parcours académique, a découvert le Butô au cours de sa formation de thérapeute. Photo / CTDRHistoire et découverte de cette danse contemporaine d’origine japonaise avec Marie-Pierre Cauvel, danseuse Butô et thérapeute par la danse.

 

Le Butô dépouille le corps de tous ses automatismes sociaux, pour rechercher l’expression authentique de ses propres émotions, dans une danse lente et d’improvisation.

Rejeté par certains, car trop indépendant des canons et des cadres de la plupart des autres danses, cet art apparaît dans les années 60, dans un Japon meurtri par l’enfer d’Hiroshima et l’humiliation de la destitution de l’empereur.

L’appellation aurait été donnée par Hijikata, danseur japonais formé aux danses de salon occidentales et qui rencontre un jour l’art du fascinant Kazuo Ono, le père du courant Butô. Elle désignerait, parmi toutes ses significations symboliques, et avec ironie, les gestes des danseurs de salon, pour marquer la rupture que cet art créé avec les danses académiques.

En effet, nos danses occidentales sont le fruit d’un apprentissage de gestes, de codes, dans une recherche esthétique, de performance technique. A l’opposé, la danse Butô comprend une démarche intérieure qui requiert de se débarrasser des schémas corporels imposés pour ces autres genres de danses.

Les Japonais parlent de danser sous l’emprise du « hara » : le « cerveau du corps » explique Marie-Pierre Cauvel. Le danseur vit l’émotion qui passe dans son organisme, mais sans l’éprouver, de manière distanciée, dans un état second, à la recherche « de son propre mouvement, à soi ». Cette danse est capable de « réveiller vos peurs, vos troubles » décrit-elle.

Marie-Pierre Cauvel, danseuse au parcours académique, a découvert le Butô au cours de sa formation de thérapeute. « Je pense qu’il faut le regarder comme de l’art contemporain », avec son interprétation, un ressenti personnel.

Elle propose, à Toulouse, des stages, des spectacles, des ateliers de danse-thérapie, où elle peut insérer des exercices de Butô, à découvrir sur le site de sa compagnie Atopaz’.

Cette danse est accessible à tous, Marie-Pierre Cauvel conseille seulement d’être « prêt » pour le lâcher-prise mental que demande le Butô.

Cécilia Mégharfi