Les tribulations d’un Français en Chine… à Toulouse

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Julien Gaudfroy, présentateur vedette de la télévision chinoise, est en tournage dans la région. Photo / CTDRJulien Gaudfroy, présentateur vedette de la télévision chinoise, est en tournage dans la région pour son émission. Une publicité qui tombe à pic pour Midi-Pyrénées. Interview.


En pleine campagne de promotion pour séduire les touristes du monde entier, Midi-Pyrénées accueille un hôte de choix pour l’aider dans ce sens. Il est l’une des seules vedettes à attirer plus de 400 millions de téléspectateurs à chacune de ses apparitions, et il est Français. Julien Gaudfroy est de passage à Toulouse dans le cadre de son émission « Insight The World » sur la chaîne voyage Travel Channel China. C’est sa parfaite maîtrise du mandarin qui l’a rendu si populaire, mais Julien a bien voulu répondre à Toulouse Infos dans sa langue natale.

 

Toulouse Infos: Vous déjeunez chez Michel Sarran, mais quel est votre but en venant sur Toulouse?

Julien Gaudfroy: La gastronomie française est le meilleur ambassadeur du pays en Chine. Le sujet est donc inévitable. Mon équipe et moi avons donc tourné dans les cuisines du Metropolitan et nous faisons découvrir le lendemain les talent d’un chef étoilé. Mais la culture ne se résume pas à la nourriture et une visite du musée des Abattoirs est prévue. Nous nous rendons aussi dans l’Aveyron pour parler des caves de Roquefort et bien sûr du viaduc de Millau, mais aussi de la ganterie Causse synonyme du savoir-faire français.

 

T.I.: Cela fait-il partie de l’inconscient collectif chinois, ces images de la France?

J.G.: Oui et non. De Chine, la France est un petit pays. Et à part Paris, ils ne connaissent de nos régions que la Provence. Mais c’est justement pour leur montrer que la majeure partie de notre cuisine, qu’ils connaissent très bien, vient du Sud Ouest dont le célèbre foie gras. La gastronomie permet de faire un premier pas vers la découverte plus large des arts et de nos talents. Mais très franchement, je découvre Toulouse en même temps que mon équipe. Je viens du Nord et je ne connaissais pas bien la Ville rose jusqu’à récemment. Ma mission est donc de manger un bon cassoulet tant que j’en ai l’occasion. D’un autre côté, c’est plus simple pour me mettre dans la peau du téléspectateur chinois.

 

T.I.: Comment avez-vous percé dans ce pays qui semble si fermé aux étrangers?

J.G.: Tout d’abord, c’est arrivé complètement par hasard. Dans ma jeunesse, je me destinais à une carrière de violoniste, mais une blessure au poignet m’en a empêché. Je suis donc allé en Chine pendant une année et j’y suis resté. Après avoir appris le mandarin du mieux que j’ai pu, j’ai commencé à tourner dans plusieurs séries simplement parce que je correspondait au profil de l’étranger qui n’avait pratiquement pas d’accent. Et ma facilité à comprendre et à jouer avec l’humour chinois m’a ouvert les portes de l’animation à la télévision. Et depuis, on m’invite à plusieurs galas et soirées spéciales pour les événements internationaux en Chine. Dernièrement, la CCTV (première chaine nationale) m’a demandé d’animer une émission qui présentait 6 chefs européens mondialement reconnus. Je sers de lien entre deux mondes qui ne se connaissent encore pas autrement que par des clichés.

 

Propos recueillis par Walid Hamadi