Serge Allain alias ESSA, plasticien philanthrope

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photo/toulouse infos

Artiste-peintre et sculpteur de talent, ESSA s’est installé à Toulouse il y a près de vingt ans. Artiste engagé c’est armé de ses pinceaux qu’il fait de la peinture politique et mise sur les rapports humains. Il est depuis deux ans sociétaire du Salon des méridionaux de Toulouse dans lequel il expose également.

Diplômé des Beaux-arts à Angers en 1966 et après un an et demi d’enseignement du dessin en Algérie, Serge Allain arrive à Paris en 68. Là-bas, il entre à l’école des beaux-arts, expose beaucoup et fait partie du groupe Lettriste, « ce mouvement a eu son heure de gloire dans les années soixante-dix, quatre-vingt, nos travaux  mettaient en relation la peinture et l’écriture », explique l’artiste. Puis il fabrique « des décors de théâtre, activité qui dévie ensuite dans l’agencement et la  décoration. Une période moins riche en production ». Mais il n’oublie pas de voyager en Afrique du nord, au Sri Lanka, « pour l’inspiration ».

C’est après une « échappée »  transatlantique aux Antilles qu’il décide de ne plus revenir à Paris et pose ses valises à La Réunion.  Il y occupe un poste de professeur de dessin au  CFA métiers d’Art « Ça collait bien avec mes envies, j’avais deux casquettes, la technique et la créativité ». Il y côtoie des associations féministes et travaille sur la condition féminine « la femme est ma plus grande source d’inspiration » admet-il. La situation difficile des comoriens à La Réunion l’interpelle également. Avec un collègue photographe, il part un mois à Anjouan, une des îles des Comores. Cette expédition « pour voir la réalité des autres, et amplifier les échanges » aboutit un an et demi plus tard, en 1995, à l’exposition Un double regard au musée Historique de Villele, une ancienne bâtisse ayant appartenu à une grande famille négrière et qui est aujourd’hui un des haut-lieu de la Réunion. « Les comoriens sont mal vus à la Réunion et nous voulions faire découvrir aux réunionnais des scènes fortes de la vie traditionnelle comorienne. Les masques de pâte à base de santal portés par les comoriennes ne sont pas fait pour effrayer, ce sont des masques de beauté. C’est avec cette exposition que j’ai commencé à travailler les strates, à faire des dessins avec des bouts de papier avant d’appliquer la peinture par-dessus la construction » détaille-t-il.

Sociétaire du Salon des méridionaux de Toulouse

Après avoir passé cinq ans à la Réunion il s’installe à Toulouse et se relance dans l’agencement de décoration, produit et expose toujours en parallèle. Aujourd’hui il consacre beaucoup plus de temps à son art, temps qu’il partage en deux lieux pour exprimer sa créativité.Dans son appartement-atelier au bord du canal avec vue sur les toits il s’attèle à la peinture et aux collages, la sculpture c’est dans son autre atelier à Saint-Sulpice sur Lèze. Il participe au Salon des méridionaux depuis quelques années déjà et en est sociétaire depuis deux ans. Tous les ans à l’automne, 90 artistes, surtout des peintres et quelques sculpteurs et photographes ont pour seule consigne un thème, pour la prochaine et 110 ème édition en novembre prochain c’est sur « bestiaire » que les artistes plancheront.

 

Anna An Duigou