A l’espace Croix-Baragnon, une artiste ukrainienne expose sur « la notion de frontières »

338

Dans le cadre du Festival International d’Art de Toulouse, l’Espace Croix-Baragnon accueille l’exposition État des choses de Lada Nakonechna. L’occasion, pour cette jeune artiste ukrainienne, de présenter un travail qui oscille entre sensibilisations aux conflits territoriaux et grands peintres romantiques.

 

« Tout mon travail est basé sur l’espace », débute Lada Nakonechna qui a « demandé à avoir un plan de la salle » pour préparer l’exposition. En effet, dessins et photographies composent la majeure partie de ses œuvres, principalement créées à même l’espace d’exposition. « Mon travail est basé sur la notion de frontières. Je ne parle pas seulement des frontières entre pays, mais plutôt de celles entre les gens et les règles. Pour moi, l’art et la politique sont liés, il n’y a pas de frontières dans ces deux domaines », explique Lada Nakonechna. Et la série « constructing the new landscape » de 2012, illustre ses propos. Une moitié d’œuvre est dédiée à des peintures romantiques anglaises, l’autre moitié affiche des scènes de violentes manifestations. La frontière entre les deux est minime puisque les deux mondes se fondent, rendant naturel cette contradiction. « La plupart des gens se confinent dans leur monde en se construisant des barrières pour se sentir en sécurité. Malgré tout, nous ne pourrons jamais être réellement sereins étant donner les enjeux politiques et économiques de notre société » souligne l’artiste.

 

Lada Nakonechna, un parcours reconnu

Diplomée de l’académie nationale d’art et d’architecture de Kiev, cette jeune artiste de 33 ans a un passé artistique bien rempli. Membre d’un collectif d’artistes, co-fondatrice de l’Union des Commissaires d’exposition d’Hudrada, Lada Nakonechna a souvent eu l’occasion de travailler à l’international. Allemagne, Pologne, Suisse, sont des pays qui ne lui sont pas inconnus et dans lesquels des prix lui ont été attribués. Jusqu’au 22 juin, l’artiste partage l’espace Croix-Baragnon avec Mykola Malishko, artiste ukrainienne également.

 

Article de Maud Calves