Exposition : La Cinémathèque de Toulouse vous met « Du cinéma plein les yeux »

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Du 1er février au 27 avril, l’Espace EDF Bazacle accueille l’exposition « Du cinéma plein les yeux ». Réalisée en partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse, elle est l’occasion de proposer pour la première fois au public une vingtaine d’affiches de façade de cinéma peintes à la main par André Azaïs dans les années 1960 et 1970.

 

2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, Alamo de John Wayne, Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel, Peau d’âne de Jacques Demy, Le Pont de la rivière Kwaï de David Lean, Le Rideau déchiré d’Alfred Hitchcock, Rio Bravo de Howard Hawks… La Cinémathèque de Toulouse lève le voile sur « une collection unique en Europe », explique sa déléguée générale, Natacha Laurent. « Cette rareté s’explique par la vie brève de ces affiches : leur format était spécifique aux dimensions de chaque façade de cinéma et leur exposition limitée à la durée de programmation du film dans la salle. Ne pouvant resservir ailleurs, vouées aux aléas climatiques, encombrantes et difficiles à ranger, si leur verso ne devenait pas le recto d’un autre film, elles étaient détruites », raconte Natacha Laurent.

Les affiches de cinq mètres de largeur par deux mètres de hauteur, « faites sur-mesure par André Azaïs pour ‘Le Royal’, grand cinéma du centre-ville de Toulouse aujourd’hui disparu, sont donc uniques », ajoute Martine Offroy, Présidente de la Cinémathèque. « Aujourd’hui on conserve plus 42 000 copies, 75 000 affiches, 500 000 photos, 3000 titres de revues, 14 000 ouvrages et 184 affiches de façade peintes par André Azaïs », détaille Martine Offroy qui en propose 22 lors de cette exposition parrainée par l’actrice Isabelle Huppert. « Elles témoignent d’une dimension populaire du cinéma à laquelle la cinémathèque reste très attachée », explique sa présidente.

 

André Azaïs mis à l’honneur

Né en 1918, cet affichiste, formé par son père, « a travaillé pour les 6 cinémas toulousains : le Royal, le Plaza, le Zig­Zag, le Trianon, les nouveautés et les Variétés », énumère Natacha Laurent. Avec comme ustensile une peinture à la colle, l’artiste toulousain aura fabriqué près de 8000 affiches en 35 ans de carrière. « C’est à partir des documents promotionnels envoyés par les distributeurs qu’il travaillait. En s’inspirant d’une affiche de petite taille, de photos, de visuels figurant dans le pressbook, en les combinant et en les adaptant à la façade du cinéma qui lui avait passé commande, il réalisait son affiche », raconte la présidente de la Cinémathèque. Un métier qui va disparaître « avec l’apparition des salles équipées de plusieurs écrans à la fin des années 1970 et avec l’évolution de la publicité et de ses techniques. La production de ces affiches géantes se réduisit au décor forain ou de cirque avant de disparaître », termine Martine Offroy.

Article de Dorian Dessale