Le plus ancien portrait d’un Toulousain exposé au Musée Saint Raymond

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Acquis en 2013 grâce à Jacques Dozio et Robert Esparbès et au soutien du Fonds régional d’acquisition des Musées, « le plus ancien portrait d’un Toulousain » est aujourd’hui exposé au Musée Saint-Raymond. Une œuvre en marbre blanc de Saint-Béat qui révèle la puissance du Toulousain représenté.

 

« Il croyait que le buste n’avait aucune valeur. Or c’est la plus vieille tête d’un Toulousain ». Lors de travaux au milieu des années quatre-vingt-dix, un homme qui travaille sur le chantier remarque cette sculpture de marbre prête à être jetée. Datant de la Rome antique, vers la fin du Ier siècle de notre ère, ce buste en marbre est la représentation la plus ancienne d’un habitant de Toulouse, exposée au Musée Saint-Raymond depuis le 18 décembre. « Il s’agit du seul portrait romain antique officiellement découvert à Toulouse » souligne Pascal Capus, assistant de conservation du musée Saint Raymond. Découverte sur les berges du Canal du Midi, près de l’actuelle piscine Léo Lagrange, cette tête devait être celle d’une statue funéraire « car cette zone était probablement la nécropole orientale de la ville antique ». « Il y a un bouchon d’encastrement qui montre que ce n’était pas un simple buste. C’est une statue funéraire issue d’un très grand tombeau », explique Pascal Capus. Retrouvée « sur une couche de sable » sur les bords du Canal du Midi, l’œuvre a « probablement été trouvé lors du creusement de celui-ci » avance l’assistant de conservation du musée Saint Raymond.

 

Une identité inconnue

L’identité du gallo-romain reste vague. « On ne saura jamais de qui il s’agit. Mais, c’était en tout cas une personne importante dans la société toulousaine de l’époque », confie Pascal Capus. L’un des signes de la puissance du Toulousain inconnu est l’utilisation du marbre blanc de Saint-Béat qui « coûtait très cher à l’époque ». « L’homme représenté a des rides, il a l’air très fatigué car il doit être assez âgé. Cette œuvre reste sur l’idée d’être un portrait réaliste » complète Pascal Capus.

Aujourd’hui, plusieurs fouilles sont menées sur Toulouse. « Espérons que d’autres bustes puissent être retrouvés. Le problème est qu’au Moyen âge les marbres ont souvent disparus car on les a beaucoup utilisés dans les fours à chaux pour la construction et l’architecture » termine l’assistant du Musée.

 

Article d’Andreia Correia