Déclarés morts, Nicolas et Jean-Daniel Bons, deux frères jihadistes toulousains, ont été jugés et condamnés

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Déclarés morts, Nicolas et Jean-Daniel Bons, deux frères jihadistes toulousains, ont été jugés et condamnés
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Il y a presque 5 ans, les frères Bons étaient déclarés morts. Ils étaient partis faire le jihad en Syrie. Aujourd’hui, Nicolas et Jean-Daniel Bons viennent d’être jugés et condamnés à Paris. Les deux hommes ont été jugés par la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour «association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme».

 

 

 

 

Tous deux ont écopé d’une peine de 10 ans de prison. Du côté de la défense, c’est la stupéfaction qui prime. L’avocat des deux frères ne parvient pas à comprendre cette condamnation alors que ses clients sont aujourd’hui déclarés morts et qu’ils ne peuvent pas faire appel.

 

«Il existe des informations, des reportages qui attestent qu’ils sont morts. Les juges le savent. Dans l’ordonnance de renvoi, on parle de leur «voyage sans retour». On rappelle les raisons pour lesquelles ils sont morts ! On constate qu’ils sont morts, pourtant on les juge», a déclaré l’avocat des frères à nos confrères de La Dépêche du Midi.

 

«Il est vrai que nous jugeons des personnes dont on peut estimer qu’elles sont mortes, confie une source judiciaire au quotidien régional. Mais ces personnes sont visées par un mandat d’arrêt et nous n’avons ni preuve de vie, ni preuve de décès. Judiciairement parlant, nous n’avons aucune preuve de leur décès. Il peut toujours y avoir des manipulations sur les identités. Ils ont donc été jugés par défaut. S’ils réapparaissent et qu’ils sont interpellés, ils auront la possibilité de faire opposition et le premier jugement sera réduit à néant».

Pour Me Etelin, la mère de famille aurait dû être invitée aux débats afin «d’expliquer son ressenti au moment de la conversion» des garçons à l’Islam.

 

Fin mars, Nicolas et son demi-frère de 22 ans prétextent un voyage en Thaïlande. Ils expliquent à leur entourage vouloir suivre des cours de boxe thaï. Les deux jeunes originaires de Toulouse partent en fait en Turquie d’où ils traversent ensuite la frontière syrienne.

 

Nicolas Bons est mort le 22 décembre 2013 lors d’un attentat-suicide dans la région de Homs. Il avait rejoint les rangs de l’État islamique en Irak et au Levant, un groupe proche d’Al-Qaida. Quelques mois plus tard, son demi-frère qui l’accompagnait est lui aussi décédé au combat.

 

 

 

 

Virginie Tsiao