Les intermittents s’invitent dans la campagne

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Coordination des Intermittents
photo : toulouse infos

Lundi dernier la coordination des intermittents de Midi-Pyrénées avait décidé d’occuper le siège de la fédération du PS. Une action avortée par la présence des forces de l’ordre. En désaccord profond avec le nouveau protocole d’indemnisation mis en place par pôle emploi la coordination dénonce « des contrôles abusifs » et se dit prête à perturber les élections régionales pour se faire entendre.

 

« Depuis novembre 2014, l’agence pôle emploi spectacle des herbettes de Toulouse ne s’occupe plus des dossiers d’indemnisation des intermittents en Midi-Pyrénées. Un volet « indemnisation » traité par pôle emploi service à Paris et à Chavanod à côté d’Annecy : «  La façon de travailler de pôle emploi service et notre agence de proximité des herbettes est complètement différente, auparavant nous trouvions dans notre agence de Toulouse une écoute qui n’existe plus. Depuis que pôle emploi service a récupéré le volet de l’indemnisation ils considèrent que l’agence des herbettes faisaient mal son travail et ils nous disent qu’ils vont mettre de l’ordre dans les dossiers », explique un membre de la coordination. D’après les intermittents la nouvelle politique de centralisation de l’indemnisation a déclenché un taux de contrôles inhabituels : « Depuis ce changement de nombreux contrôles ont débuté dès décembre. Plus de 80 contrôles sont en cours en Midi-Pyrénées et nous, à la coordination nous suivons 49 dossiers », constate ce membre qui précise plus loin que « nous ne sommes pas contre les contrôles mais quand on change les règles en cours de jeu nous sommes démunis. Par exemple les musiciens pour déclarer leurs cachets quand ils jouent dans un bar ou un camping utilisent depuis très longtemps le Guso, une forme de chèque emploi-service mais pôle emploi remet en question et sans explication la validité de certains Guso ». Autre point de discorde notable, la remise en question de cachets émanant d’associations avec qui l’intermittent doit avoir « un lien de subordination » pour que le cachet soit valable.

 

Réunion ce vendredi avec pôle emploi à la DRAC avant de rentrer en campagne : 

« La situation est dramatique, la plupart des intermittents contrôlés sont les plus précaires avec des indemnités mensuelles entre 800 et 1500 euros. Des intermittents qui font ce métier depuis plus de 20 ans se retrouvent du jour au lendemain sans aucune indemnité et pour certains ils doivent rembourser entre 5000 et 30 000 euros de trop-perçu », déplore la coordination des intermittents. Pour ce faire entendre et mettre les choses à plat la coordination a obtenu une réunion avec des représentants de pôle emploi à la DRAC de Toulouse : «  Si rien ne sort de cette réunion notre dernier levier c’est de nous inviter pour les élections et nous serons présents à chaque instant de la campagne pour défendre les intermittents qui ont perdu leur statut », termine le membre de la coordination.

 

 

Pierre Jean Gonzalez