Dans le cadre du projet de loi Santé initié par la ministre de la santé Marisol Touraine l’ouverture du droit au don du sang pour les homosexuels ne convainc pas les organismes militants. Si les résultats sont convaincants concernant l’ouverture des dons de plasma, cette mesure temporaire et partielle les écarte encore du don du sang puisque une des conditions est l’abstinence pendant douze mois pour les hommes ayant eu ou ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Actif sur la région toulousaine et sur le plan national le collectif Homodonneur milite pour que les conditions de dons soient les mêmes pour tous les donneurs. Il appelle les associations LGBT à rejoindre le mouvement pour un rapport de force avant que l’arrêté ministériel soit effectif. Voté à l’Assemblée nationale au mois d’avril et validé par le Sénat début octobre, l’amendement assurant l’ouverture du don du sang aux homosexuels est encore très restrictif. La Direction générale de la Santé ainsi que les parties prenantes sont en négociations depuis le 26 mai et planchent sur une véritable ouverture du droit au don du sang aux homosexuels.
La France à la traîne :
Les militants du don du sang pour tous dénoncent la solution proposée par la ministre et l’Institut de veille sanitaire. « C’est une mesure insultante, méprisante envers les homosexuels. Elle est arbitraire et basée sur la peur et va pousser certains donneurs au mensonge. Rappelons que l’ouverture pour les homosexuels au don du sang, selon le comportement sexuel et non sur l’orientation, permettrait à l’établissement français du sang une autosuffisance de cinq jours par an. Ce qui n’est pas négligeable, surtout pendant les fêtes où les besoins de sang sont en hausse » explique Frédéric Pécharman du collectif Homodonneur. Rappelons également que les statistiques des pays comme l’Italie, l’Espagne et le Portugal ayant ouvert ce droit aux homosexuels ne traduisent aucune hausse de sérologie positive via le don.
Anna An Duigou
