Le siphonnage forcé des migrants de Calais vers le centre de rétention de Toulouse ne marche pas

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Centre de Rétention de Cornebarrieu
photo : toulouse infos

Le gouvernement et la préfecture du pas-de-Calais ont envoyé ce jour 35 migrants au CRA (Centre de Rétention Administrative) de Cornebarrieu. Au final une politique coûteuse et déshumanisée car les réfugiés seront relâchés dans la nature dans la foulée et retourneront à Calais.

 

 

La CIMADE qui a pour mission de défendre tous les opprimés et la dignité des réfugiés relève les incohérences d’une telle diaspora interne : « Après le jet privé pour 5 exilés, le gouvernement accélère la cadence et loue un avion de la sécurité civile pour 25. Il a déjà effectué douze rotations pour enfermer les exilés de Calais à Marseille, Nîmes et Toulouse. Quatorze transferts en bus se sont chargés de remplir des CRA du Mesnil-Amelot, de Metz, Paris-Vincennes et Rouen. La machine à disperser tourne à plein régime », confirme Pierre Grenier, délégué régional de la CIMADE.

 

Alors que des migrants « volontaires » ont débarqué à Luchon et à l’AFPA de Toulouse, Pierre Grenier tient à faire un distinguo : «  Il y a une différence entre être volontaire et libre et être enfermé dans un centre de rétention. On veut nous faire croire que ceux qui sont en centre de rétention ne veulent pas demander l’asile et ceux qui n’y sont pas veulent le demander, c’est plus complexe que ça et en la matière c’est un peu du bricolage ».

 

La préfecture du pas-de-Calais arrête puis relaxe :

Pour éloigner les migrants de Calais la préfecture prend une mesure qu’elle abroge quelques jours plus tard : «  Le comble c’est que les migrants en rétention sont libérés par la préfecture du pas-de-calais, celle là même qui les a envoyé à Toulouse ou ailleurs. Normalement quand l’administration met des personnes en centre de rétention c’est qu’elle veut les expulser. En plus une fois libre ils sont relâchés devant le centre de rétention et puis ils se débrouillent », termine Pierre Grenier.

 

À ce jour, près de 600 personnes ont été déplacées puis enfermées dans sept centres de rétention administrative (CRA), à Marseille, au Mesnil-Amelot, à Metz, Nîmes, Paris-Vincennes, Rouen et Toulouse. Sur les 85 migrants qui ont été enfermés à Cornebarrieu les 15 derniers jours, 75 ont déjà été libérés et la quasi-totalité sont déjà revenu à Calais.

 

 

 

Pierre Jean Gonzalez