Les frères Lafif : Deux poids lourds de la planète hip-hop

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La tribu Lafif est une famille pluridisciplinaire, chez eux la musique s’allie aux sports de hauts niveaux depuis longtemps. L’esprit de compétiteurs mais toujours blagueurs on devine l’ambiance à la maison. Surdoués et survoltés, ils assurent être féroces sur le ring, la piste ou derrière les platines, quand ils ne sont pas en vacances chez les parents, maman chanteuse et papa karatéka. Mais parler de vacances c’est parler vite.

 

Dotés d’une imagination débordante, les idées fusent, même dans la torpeur estivale toulousaine. Rencontre avec deux des trois rejetons Lafif, Karim aka Kimfu et Vincent alias Keyz, l’aîné et le benjamin.

 

Kimfu invite Lord Kossity et Gappy Ranks sur son dernier single Bouteille de Rhum

Karim commence le sport à sept ans, le foot d’abord puis les sports de combats. Il est champion national et d’Europe de boxe française junior et champion de France Elite, puis champion d’Europe de Kick-boxing, et champion du monde de Full Contact. La liste de son palmarès n’est ici, pas exhaustive. Il arrête la compétition en 2010 mais continue à s’entrainer pour « garder la forme ». Autodidacte, il commence à quatorze ans à tâter les platines, puis avec le collectif phare de l’underground toulousain Truskool. Derrière ce blaze se réunissent DJs et graffeurs, ils tournent alors dans les bars de la ville rose et assurent de nombreuses premières parties. L’aventure dure six ans et Kimfu continue à tracer son chemin, en plus du djying il se lance dans la production et collabore avec des figures du hip hop français, tels Don Choa de la Fonky Family, Lord Kossity, Soprano ou encore Joey Starr. Il a également collaboré pour le dernier album de Nicoletta mais a aussi pour projets de travailler avec Denise lauréate de l’équivalent de The Voice Malgache et Ol’ Kainry, un rappeur parisien pour ne citer qu’eux. Toujours DJ, il crée ses propres morceaux qu’il met en vente en ligne.

 

BBoy Keyz, break danseur et un des fondateurs de Freemindz

C’est alors qu’intervient, BBoy Keyz, qui n’est pas en reste et amorce la transition. « Quand mon grand-frère a commencé à jouer des platines, j’ai commencé à break danser, j’avais neuf ans. Tous les soirs dans la cave on se donnait à fond. A quinze, seize ans j’ai rencontré le collectif Etat d’esprit, devenu depuis l’Ecole des Samouraïs où l’on retrouve Ben et San, toujours actifs ». Il rejoint l’ancienne compagnie Effet de surprise créée en 2000 et renommée depuis Original South Kingz. Ce crew c’est « sa famille », ensemble ils participent à des battles de break dance en France et en Europe. Parallèlement, il participe en 2008 avec Ben et Ceet de Truskool, aux tournées Eating Frog à Hong Kong avec les graffeurs et danseurs du monde entier. Il part pour la tournée en Afrique du Sud avec Abdul Djouri, fondateur du premier groupe de break à Toulouse Olympik star, dans 9 pays en un mois accompagnés de danseurs Zoulous.

 

En 2009, il compile toutes ses vidéos pour son trailer BBoy Keyz qu’il publie sur Youtube et là c’est le buzz, il atteint très vite les 100 000 vues. « J’ai été contacté de partout dans le monde, pour faire partie de jurys dans les battles. J’ai également participé à la compétition Redbull BC One à Tokyo en 2010, le plus gros battle du monde en un contre un. De 2009 à 2013 j’ai fait partie du groupe Vagabond avec lequel nous avons tourné dans le monde entier, nous avons été quatre fois champions du monde, j’ai été deux fois champion de France en solo également. A partir de 2014, 2015 j’ai créé le groupe Freemindz, avec d’autres danseurs connus français. En même temps j’ai intégré le groupe Artkins, créé par le nantais Aziz Tahar à Dubaï. Volatile, il fait souvent le déplacement. Sur place nous intervenons dans les écoles françaises pour faire découvrir le Hip-Hop aux élèves, » conclue-t-il.

 

 

Anna An Duigou