L’ange blanc démoniaque de la fanfare « made in Balkan » a frappé fort hier soir à Rio Loco. Sur scène le maestro a fait défiler une farandole pleine d’images, de clichés ancrés dans notre inconscient collectif car à jamais liés aux films d’Émir Kusturica. L’hymne du temps des Gitans, Bella Ciao, Kalashnikov… des standards qui on fait sautiller le public de la Pink City jusqu’aux morsures de la nuit.
Après avoir ouvert le bal en duo avec l’inoxydable Stephan Eicher, l’albatros Serbe a repris son envol et sa baguette pour diriger comme de soi les voix cristallines de ses choristes et de son capharnaüm « cuivresque » millimétré. Histoire de vérifier que L’art de la musique de Goran consiste toujours dans sa manière de prendre les intros en fond de temps avant de faire rebondir la foule en doublant le temps sur le gimmick, le thème central. Entre traditions, balkan-beat, rock alternatif et traits de génies au scalpel, Bregovic a encore réussi le tour de force de nous surprendre… Hopa !
Pierre Jean Gonzalez
