Cyril Le Van nous voit en 3D

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photo cyril le van

L’artiste plasticien toulousain Cyril Le Van compose son œuvre en utilisant la photo pour reproduire à taille réelle et en trois dimensions des objets de la vie quotidienne. Il joue sans cesse sur les clichés, les symboles de notre société pour les recomposer en 3 D… Cyril le Van un artiste à suivre qui ne manque pas d’idées.

 

 

« Je pars toujours de l’idée de reproduire un objet existant, cela peut être un tee-shirt, une paire de basket, une voiture, ou bien une œuvre d’un artiste. Je photographie cet objet ou cette œuvre et je réfléchis comme un couturier, c’est-à-dire que je passe de quelque chose qui est en trois dimensions que je décompose en deux dimensions comme un patron. Puis j’imprime sur un support comme  sur du papier, sur de la toile ou bien sur une bâche et je les assemble afin d’avoir une représentation en 3 dimensions », détaille l’artiste. Véritable roi du trompe-l’oeil Cyril Le Van est surtout un passeur d’histoire, un conteur de notre société de consommation qui décortique en 3D notre souci d’appartenance. « Mon propos questionne l’exclusion c’est pourquoi une grosse partie de mon travail porte sur la sociologie du vêtement qui est en fait un marqueur social identitaire, c’est l’image que l’on veut donner et l’envie d’appartenir à une tribu », reprend l’artiste. Cyril Le Van photographie sous toutes ses coutures des icônes comme Dali, des tees shirts Adidas, des chaussures Repetto, des montres Rolex, des œuvres que l’on ne peut pas porter au final mais qu’il est permis d’accrocher au mur sans complexe.

 

 

De Rio Loco à un campement de réfugiés

Cyril Le Van vit et crée sur Toulouse mais l’artiste expose ses œuvres en France, en Europe et dans le monde entier. «  J’ai récréé un campement de réfugiés à l’échelle 1 qui a été présenté au centre d’art de Dunkerque et dans une fondation à Zurich. C’est une installation de 300 mètres carrés qui parle de l’exil et qui a eu un très bon retour ». Sur un thème quasiment parent le plasticien toulousain a collaboré avec Rio Loco en remodélisant les propres voitures de Toulousains originaires du Maghreb afin de raconter leurs histoires. «  La première personne était parti de chez lui car il était harki et avec les événements d’Algérie il a dû partir pour des événements politiques. La deuxième personne était une jeune femme qui avait eu un enfant hors mariage et le dernier était un jeune homme qui n’était pas né au Maghreb comme ses parents et qui est devenu avocat, j’ai reproduit sa voiture et c’était une BMW », termine Cyril Le Van.

 

 

Pierre Jean Gonzalez