Cité Caffort : Pas simple de faire le mur

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les crs en faction dans la cité caffort
photo/toulouse infos

Depuis plusieurs jours la police et les CRS se sont fortement mobilisés autour de la cité Caffort de la rue Negreneys afin de freiner le trafic de stupéfiants au sein de la petite cité bleue du centre-ville. Une présence policière qui permet au bailleur Habitat Toulouse de fermer temporairement de nouveaux points de vue et de sorties pour les dealers .

 

 

Après après avoir fermé le jardin côté rue de Belleville et le Porche de la rue de Tunis, le bailleur de la cité Caffort, Habitat Toulouse, l’office gestionnaire des 400 logements de la cité est en train d’obstruer la vue au niveau du rez-de-chaussée de la grande tour pour priver les trafiquants d’un point de vue stratégique sur le quartier. « J’habite dans le quartier depuis plus de 15 ans, un peu plus bas de la cité, mes enfants étaient à l’école Pierre et Marie Curie avec certains de ces jeunes qui ont mal tourné. En fait ça n’a jamais été vraiment calme ici, il faut se rappeler qu’il y a eu un jeune qui est décédé il y a 4 ans et cette présence policière nous fait un peu respirer, il faut bien l’avouer », nous explique un voisin de la cité Caffort. Cette politique de la terre brûlée axé sur une présence policière massive et la fermeture de points d’axés et de sorties de la cité ne semble pourtant pas une solution miracle. « À mon avis le trafic de toutes façons va se déplacer, d’ailleurs c’est déjà le cas pas loin de la cité, certains jeunes que l’on connaît bien dans le quartier se sont déjà rabattus sur la rue des Anges, sinon ça va se déplacer vers le Nord, vers les Izards qui ne sont pas très loin », constate ce voisin. Un retour au calme que tient également à relativiser une habitante qui donne face à la cité bleue. «  C’est bien ils mettent le paquet pour stopper le trafic mais il faudrait aussi considérer que d’autres gens vivent normalement à côté de ça et que le fait de murer un peu partout autour de la cité nous fait penser que l’on vit proche d’un ghetto aux portes du centre-ville. C’est une solution à court terme, il vaudrait mieux réhabiliter la cité plutôt que de l’isoler », termine-t-elle.

 

 

Pierre Jean Gonzalez