A Toulouse les RG « n’ont plus les moyens de nous faire parler ».

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Une cellule « Islam » réduite à peau de chagrin, pas assez de cartes de transports pour se rendre à l’hommage des victimes de Mohamed Merah, un parc automobile pas assez conséquent…A Toulouse nos bons vieux renseignements généraux cherchent un second souffle.

 

 

Officiellement disparu en 2008, les fameux renseignements généraux ou RG ont connu des retouches successives avant d’être rebaptisés SCRT (Service central du renseignement territorial) au lendemain de l’affaire Merah par Manuel Valls en 2014. Suite aux attentats de Charlie Hebdo, Bernard Cazeneuve annonçait de nouveaux moyens pour améliorer la qualité du renseignement en France, pourtant au SCRT de Toulouse rien n’a encore vraiment bougé . «  Entre la refonte de nos services avec la DST en 2008 voulu par Nicolas Sarkosy et la création du SRCT en 2014 nous avons déménagé du rempart St Etienne au commissariat de l’embouchure et nos effectifs ont été éparpillés et réduits de moitié, on est passé de 60 à 30 », nous confie un agent du SRCT de Toulouse. Un manque de moyens qui transpire au quotidien dans les services du SCRT. « La cellule que l’on nomme « Islam » au SCRT compte seulement 2 policiers affectés à temps plein, on ne pas être partout du coup. Pour l’hommage aux victimes de Merah on n’avait même pas assez de cartes de transport pour tous les agents pour se rendre sur place à la halle aux grains et en matière de moyens il y a aussi un manque de véhicules chronique », détaille cet agent. Aujourd’hui, c’est la DGSI (Direction générale de sécurité intérieure) qui gère l’islam radical, sauf que ce service avait été montré comme fautif dans l’affaire Merah en relâchant son attention sur ce dernier (DCRI : Direction centrale du renseignement intérieur, au moment des faits). Et même si le SCRT traite des cas de radicalisation moins sévère que la DGSI il a un rôle d’informateur à jouer en faisant remonter les dossiers d’individus qui seraient en voie de radicalisation par exemple.

 
Des renforts au compte-gouttes

Lors de son passage à Toulouse Bernard Cazeneuve a promis des renforts aux héritiers des RG, le SCRT de Toulouse attend entre 15 et 20 agents mais en réalité d’après nos informations 1 seul agent devrait arriver et pas avant septembre. 2 poids 2 mesures donc et le fossé entre les déclarations cathodiques de nos politiciens et la réalité sur le terrain semble encore immense.

 

 

Pierre Jean Gonzalez