Clovis Cornillac revient au premier plan

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photo :CTI

Clovis Cornillac vient de réaliser son premier film « Un peu, beaucoup, aveuglément », de passage à Toulouse, il nous présente son nouveau « bébé ». Un projet mûri depuis 5 ans avec sa compagne Lilou Fogli qui a coécrit le scénario avec l’acteur .

 

 

 

 

Toulouse infos : Pourquoi avez-vous choisi de réaliser ce film précisément ?

Clovis Cornillac : Pendant 25 ans j’avais dit que je ne réaliserai jamais de films mais là ça faisait 5 ans que ça m’obsédait, j’avais envie de filmer, de travailler avec les autres, d’être dans un autre rapport avec le travail même si je ne le disais pas. Un jour ma compagne Lilou Fogli m’a parlé de cette histoire d’amour entre deux personnes qui se rencontrent à travers un mur mais qui ne sont pas du même palier et qui ne se voient pas au départ et ça m’a terriblement plu.

TI : Quelle est la différence entre le métier d’acteur et celui de réalisateur pour vous ?

CC : Moi-même en tant que simple artisan d’art je n’avais jamais imaginé qu’un jour je construirai une maison, c’est absolument extraordinaire, c’est un travail innouïe mais c’est le plus beau travail du monde. A partir du moment ou j’ai pris possession du projet, de la préparation, du tournage et du montage, j’étais partout. L’écriture filmique c’est génial aussi car on peut aller jusque dans les ourlets des filles et donc rentrer dans tous les détails.

TI : Votre film est-il une comédie de plus parmi tant d’autres ?

CC : J’ai participé à beaucoup de comédies dans ma vie et je me suis toujours demandé au final pourquoi c’était moche, pourquoi on mettait systématiquement de côté le graphisme et l’idée même qu’il y aurait un point de vue particulier. Dans la comédie, en France on met tout à plat, parce qu’on se marre on éclaire tout, les acteurs sont de face, on fait 3 vannes qui sont parfois drôles mais c’est trop réducteur alors que moi je voulais soigner l’esthétisme et les cadres en tournant en cinémascope.

TI : On pourrait penser que vous vous êtes inspirés des comédies à l’américaine pour votre film ?

CC : J’en ai vu bien sur mais ce n’est pas le cas, ce qui m’intérresse dans le film de genre en général et pas que dans la comédie, c’est comment on fait du spectacle pour tout le monde tout en faisant passer des émotions. Si j’ai la chance de faire d’autres films, je vais me battre pour toucher au polar, au thriller, au film fantastique, à d’autres genres car quand ça réussit c’est un bonheur énorme.

 

Propos recueillis par Pierre Jean Gonzalez