Laurent Fabius : « Le climat va occuper une place centrale dans la relation franco-chinoise »

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Laurent Fabius et Zhai Jun le 14 janvier 2014 au Ministère des Affaires Etrangères. Photo / Source : Ministry of Foreigh Affaires of the People’s Republic of China

En déplacement à Toulouse, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a participé ce mardi à une table ronde franco-chinoise sur les enjeux environnementaux et climatiques de la croissance, en vue de la conférence mondiale qui se tiendra à Paris en 2015. Les relations diplomatiques avec la Chine « sont une opportunité dans le combat contre la pollution », a souligné Laurent Fabius.

 

« Le climat est un thème qui va occuper une place centrale dans la relation franco-chinoise », souligne Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, à l’occasion de son déplacement à Toulouse ce mardi. Invité à une table ronde en compagnie l’ambassadeur de la République Populaire de Chine, Zhai Jun, et de Gong Ke, directeur de l’université Nankai, le ministre Français a débattu des enjeux environnementaux et climatiques de la croissance. « Un enjeu mondial », selon les trois hommes. « Ce problème est lié au développement humain et doit être réparé par le développement humain », déclare l’ambassadeur. « La Chine a besoin des autres pays et d’un consensus planétaire pour résoudre la menace climatique ». En 2015, une conférence se tiendra à Paris pour « concerter des solutions » avec environ « 25 000 délégués de toutes nationalités ». « À New-York, la France a été félicitée pour cette initiative, mais des condoléances m’ont aussi été adressées », rit Laurent Fabius. « Aucune conférence sur le réchauffement climatique n’a déjà abouti », d’autant plus que 10 à 15 milliards d’euros auraient dû être récoltés cette année, mais « seulement 2,3 milliards ont été recueillis ». « 120 milliards d’euros seront pourtant nécessaires au total pour le financement technologique ».

Reste qu’« une entraide et une coopération avec la Chine, qui a déclaré la guerre à la pollution, sont une opportunité ». Le pays, « qui représente 20% de l’humanité », s’est déjà « engagé depuis les années 80 à réduire considérablement ses émissions de gaz à effet de serre », explique Zhai Jun. Cependant, cet effort, pour tout pays qui s’y confronte, « est une vraie contrainte », commente Jean Tirole, membre du Conseil d’Analyse Economique de l’Université Toulouse 1 Capitole-TSE. « Tous ne peuvent pas faire comme la Chine en se permettant d’accorder une forte importance à l’environnement tout en maintenant une croissance stable. C’est ce qui va rendre les accords politiques difficiles ». Le professeur Gao Shi-ji, directeur général « Institute for Resource and Environmental Policies » du « Development Research Center » du gouvernement chinois, confirme cela en évoquant « l’important développement rural constaté dans le pays, ainsi qu’en Inde ». « Comment s’employer à réduire les émissions de gaz quand l’urbanisation passe de 53% à 80% en quelques années ? »

 

Une relation également culturelle

Dans la même journée, Laurent Fabius et Zhai Jun se sont rendus au vernissage de l’exposition photographique « Visages de Chine », à l’Espace EDF Bazacle. En partenariat avec l’École des Beaux-Arts chinoise du Sichuan, l’exposition s’inscrit dans le cadre « du 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la République Populaire de Chine », explique Henri Proglio, président d’EDF. L’exposition invite à une balade entre la population Han et les minorités à travers le regard d’artistes photographes chinois. « Elle commémore aussi les 30 ans de la présence d’EDF dans l’Empire du Milieu, et sa coopération dans les activités du nucléaire, de l’hydraulique, du thermique et de l’efficacité énergétique ».

 

Article de Nicolas Drusian