Pierre Cohen : « Moudenc a une approche illusoire de la ville »

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Pierre Cohen dans son bureau. Photo / CTI

À l’occasion Conseil municipal de ce vendredi, l’opposition revient sur une « rentrée sans espérance » de l’actuelle municipalité. Le Groupe Socialiste déplore les abandons de projets et le « manque de cohérence dans la ligne directrice » de Jean-Luc Moudenc.

 

« Jean-Luc Moudenc a une approche illusoire de la ville de Toulouse sur de nombreux points », déclare Pierre Cohen, président du Groupe Socialiste et maire sortant. À deux jours du Conseil municipal (la conférence de presse a eu lieu mercredi), et à quelques semaines du passage de la Communauté urbaine en Métropole, l’opposition tient à dresser un bilan des « initiatives et des abandons de projets » du nouveau pouvoir en place, et souhaite « ramener des sujets à la réalité ». « Jean-Luc Moudenc dirige une ville qu’il voit apaisée alors que les problèmes sont nombreux et complexes ». Notamment l’interdiction de racolage sur le boulevard de Suisse « qui n’est pas une solution », ou encore l’installation d’un dispositif de caméras sur la place Arnaud-Bernard. « Cette décision a été prise sans diagnostic exact, et lors des réunions publiques, très peu de riverains optaient pour les caméras. Il faudrait proposer de vrais débats, et marcher vers une vraie logique ».

« Le maire et la nouvelle équipe se sont engagés à trancher ce que nous avons essayé de mettre en œuvre », déplore également Pierre Cohen. Il mentionne le gel de projets tels que la Maison de l’Image, ou le CEA Tech, qui doit s’implanter sur le site de Labège-Innopole au lieu de celui du futur campus de Toulouse-Montaudran. « Cela prive d’une proximité avec l’Institut de Recherche technologique et rompt ainsi le dynamisme qui aurait pu se créer ». Parmi les initiatives abandonnées, la vente de la parcelle des Nouveautés est « également dommageable ». Laisser tomber certains projets implique également « de l’argent jeté par les fenêtres », à l’instar de La Machine « qui gaspillera près de 11 millions d’euros en cas d’abandon ». « On ne sait pas où on va avec le programme de Jean-Luc Moudenc », souffle Joël Carreiras, élu du Groupe Socialiste. « Il y a clairement un problème de cohérence, ne serait-ce que sur la gestion du budget. Le maire actuel répète qu’il n’y a pas d’argent, mais il annonce quand même une 3e ligne de métro ».

 

Un clivage droite/gauche « caricatural »

« Moi, je pense qu’être maire est être porteur d’une puissance publique ». Un rôle que ne tient pas Jean-Luc Moudenc, d’après Pierre Cohen, en particulier ce qui concerne les transports. « La municipalité actuelle est en train de totalement abandonner l’irrigation de l’agglomération en terme de mobilité, et se referme beaucoup trop sur Toulouse ». D’une manière « caricaturale, la gauche est plus au rendez-vous de la solidarité, et la droite du côté de l’intérêt individuel ». « Nous avons un sens du pouvoir différent » termine Pierre Cohen.

 

Article de Nicolas Drusian