Géraud Delbès : « l’Occitan n’est pas une langue qui va disparaître »

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Image d’illustration. Photo / CTI

Du 20 septembre au 26 octobre prochain, le Festival Occitània « Umanitat Plurala » fête ses 15 ans. À Toulouse et dans 19 communes alentours, 1 000 intervenants vont animer plus de 80 évènements organisés par l’Institut des études occitanes de Haute-Garonne (IEO31). Géraud Delbès, professeur et membre de l’IEO31, détaille la programmation du festival et revient sur la place de l’occitan dans la région.

 

Toulouse Infos : Quels sont les atouts du Festival Occitània ?

Géraud Delbès: Déjà, le fait que le festival soit pluridisciplinaire. Pendant six semaines, il y aura de tout ! Des expositions, de la musique, du cinéma, du théâtre, de la danse… Il y aura près de 1 000 intervenants pour gérer plus de 80 évènements ! Le festival est vraiment ouvert à tous les publics, et il y en aura pour tous les goûts. On pourra par exemple faire la fête à l’occasion des évènements musicaux, mais aussi participer à des moments de réflexion comme par exemple lors de la conférence dans laquelle on va débattre de la situation de la Catalogne, en Espagne.

TI : Qu’y a-t-il comme évènements forts ou inédits pour cette 15e édition ?

GD: Parmi tout ce qu’il y a au programme, je dirais les 30 ans du groupe Massila Sound Système. Leur nouvel album est sorti pour l’occasion et le groupe sera sur scène à Tournefeuille le 23 octobre. À ne pas rater, il y a le grand marché, « Lo Mercat d’Occitània », sur la place du Capitole, avec ses plus de 100 exposants, ainsi que le grand défilé, « Grand Passa-Carrièra » de personnages et d’animaux totémiques qui part du quai de la Daurade. Le festival propose beaucoup de choses à ne pas manquer, je pourrai en citer des dizaines. Petite originalité cette année, l’Associacion Occitana de Fotbòl (AOF), qui a une équipe de football masculine et féminine, va jouer contre les effectifs de SORBIA. Oui, il y en a vraiment pour tous les goûts.

TI : En quoi la culture occitane mérite-t-elle un festival ?

GD: L’occitan est une culture tout à fait contemporaine, qui a la particularité de pouvoir dialoguer avec d’autres. C’est ce qui permet au festival de rassembler les spécialités de la Catalogne et de l’Andalousie, côté espagnol, mais aussi d’Italie, du Maghreb, de l’Éthiopie… et du Pays Basque naturellement. Tout ça apporte une richesse culturelle passionnante à découvrir, et très diversifiée.

 

TI : L’occitan occupe-t-il encore une place importante dans la région ?

GD: Oui, la région a encore beaucoup d’attache avec cette culture, ou même avec la langue. Avec l’IEO31, nous organisons des cours d’occitan le soir, et cette année nous avons environ 100 adultes qui viennent apprendre la langue, et quelques-uns entreprennent même des stages intensifs. Avec la coopération de l’Université Jean Jaurès, nous organisons aussi des petits examens de fin d’année pour les jeunes qui apprennent l’occitan en option. Ce n’est pas une langue qui va disparaître.

 

Propos recueillis par  Nicolas Drusian