Rentrée 2014 : « Il n’y a pas assez de postes pour faire face à une hausse démographique constante »

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Conférence de presse du collectif « Sauvons l’école ». Photo / CTI

Une semaine après la rentrée scolaire, les syndicats d’enseignants constatent une infime amélioration concernant la dotation de postes, mais dénoncent une situation qui fait « du surplace ». Depuis 2012, le nombre de postes augmente, mais n’est toujours pas « suffisant » pour combler la hausse démographique des élèves.

 

« On fait du surplace », constate Jean-Philippe Gadier, secrétaire départemental du SNUipp FSU 31, en faisant un bilan de la situation de l’école publique en Haute-Garonne. Alors que les élèves sont chaque année plus nombreux, le nombre de postes d’enseignants reste encore « insuffisant », malgré les dotations obligatoires. « Cette rentrée, il y a eu 148 postes de plus, et il n’y a pas de quoi fanfaronner », prévient le syndicaliste. D’autant que ce chiffre de correspond pas à l’ouverture de 148 nouvelles classes. « Nous n’avons pas les chiffres exacts, mais il devrait y avoir entre 100 et 110 ouvertures, le reste des postes étant distribués dans l’administratif », explique Claude Alliot, du Sgen-CFDT pour qui « il aurait fallu ces quelques postes ET les 148 consacrés à l’ouverture de nouvelles classes ». Dans tous les cas, « la réalité de l’école est là », souffle Jean-Philippe Gadier, « il n’y a pas assez de postes pour faire face à une hausse démographique constante ».

Chiffres à l’appui, les deux syndicalistes du réseau « sauvons l’école » dénoncent donc un taux d’encadrement alarmant dans le département. En effet, la Haute-Garonne est classée 96e, avec un taux à 5% (même s’il a augmenté de 0,02% à la rentrée). « La moyenne nationale est d’environ 5,21%. À ce rythme-là, il nous faudrait un siècle pour combler ce retard !», illustre Jean-Philippe Gadier. « Depuis que la politique nationale éducative a changé, en 2012, la situation s’améliore théoriquement. Mais ce n’est clairement pas assez », peste le syndicaliste qui souligne la « particularité » d’un département touché par des « inégalités de distribution de postes dans les milieux ruraux et urbains ».

 

Pas de remplacements, pas de savoir

Les syndicats d’enseignants se disent également « inquiets » et « vigilants » sur la question des remplacements. Particulièrement sur « l’impact scolaire » en cas de mauvaise gestion. « Ne pas pouvoir remplacer un enseignant peut être une vraie source d’inégalité scolaire, si cela fragmente l’année d’une classe », indique Hélène Rouch. Une situation préoccupante notamment en primaire où les « remplacements sont plus difficiles à suivre », souligne la secrétaire générale adjointe de FCPE. De son côté, Jean-Philippe Gadier évoque le problème d’un « éclatement de la classe vers d’autres classes, le temps de trouver un remplaçant. Quand on sait que, pour l’instant, on est déjà à un élève du seuil d’ouverture dans 20% des écoles… »

 

Article de Nicolas Drusian