Nouvelle rentrée désorganisée pour les enseignants toulousains

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Image d’illustration. Photo / CMT Patrice Nin

Si la rentrée scolaire est souvent source de stress pour les parents et les enfants, elle est également synonyme de calvaire administratif pour le corps enseignant. Affectations tardives, gestion des remplacements et des stagiaires, nouveaux rythmes scolaires…les syndicats enseignants tirent la sonnette d’alarme.

 

Ils étaient 126 447 écoliers et 110 227 collégiens et lycéens à faire leur rentrée ce mardi en Haute-Garonne. Et si pour la plupart d’entre eux, tout s’est bien passé, la forte hausse démographique des établissements scolaires du département a entrainé de nombreux problèmes administratifs. « La gestion des ressources humaines est juste catastrophique », souligne Cyril Lepoint, secrétaire académique de SE UNSA. « Au collège de Plaisance-du-Touch, il manque actuellement un enseignant en mathématique et le rectorat n’est pas forcément au courant », raconte le professeur d’anglais. « Il y a des postes sans enseignants, et des enseignants sans postes », confirme Franck Calmels, secrétaire départemental de SE UNSA et professeur des écoles qui dénonce « la précipitation » dans laquelle s’effectue la rentrée scolaire. « Il n’est pas normal d’organiser les affections le jour même de la rentrée scolaire, cela devrait se préparer dès le mois de juin », s’accordent les deux enseignants qui pestent également contre la gestion des remplacements et les stagiaires.

« L’an dernier, 100 classes par jours ne pouvaient pas avoir cours, faute de remplaçants », dénonce Franck Calmels qui regrette que « dans les collèges et lycées, un professeur puisse s’absenter pendant deux semaines avant qu’un remplaçant soit assigné ». Des affectations tardives pour les remplaçants et aléatoires pour les stagiaires qui n’ont pas toujours la formation adéquate pour faire face à leur nouveau poste. « Je me souviens d’un stagiaire qui a été affecté à une classe de sourd et muet au collège de Bellevue. Même s’il est accompagné d’un traducteur en langage des signes, il n’a quand même pas reçu la formation adéquate pour entretenir cette classe particulière. Ce n’est un cadeau ni pour le stagiaire, ni pour l’enfant », termine Cyril Lepoint.

 

La réforme des quatre jours et demi, encore un problème administratif

« Avant 2008, dans la région, il y avait école le mercredi matin et il n’y avait pas de soucis », témoigne Franck Calmels. « Du coup, on ne comprend pas trop ce chamboule-tout autour de la réforme, car elle n’est pas si mal. Mais c’est encore l’aspect administratif qui pose problème en dégradant nos conditions de travail sans raison ». En effet, pour les syndicats, le nombre de réunions imposées est excessif et empiète sur le « travail de préparation du métier d’enseignant ». « Il nous arrive de travailler cinq jours pleins par semaine, au lieu de cinq demi-journées, une situation qui n’existait pas en 2008… »

 

Article de Nicolas Drusian