« La région veut déshabiller les TER pour rhabiller la LGV »

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Le Conseil régional présentera à sa prochaine Commission permanente, le 17 décembre 2012, un rapport qui « acterait une évolution inquiétante du Plan rail adopté dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région 2007-2013 » selon EELV. « Celui-ci a initialement été voté avec pour finalités l’entretien et la rénovation des infrastructures régionales. Or il est proposé aujourd’hui de réorienter pour partie les fonds dédiés à la modernisation et à l’amélioration du réseau sur lequel circulent les TER vers de nouveaux financements liés au projet LGV Bordeaux-Toulouse » dénoncent les Verts de la région.

 

Selon eux, « cette décision est en totale contradiction avec l’audit sur l’état du réseau ferré français remis au ministre des transports François Cuvillier le 15 octobre 2012 : pour Midi-Pyrénées les rapporteurs ont soulevé la nécessité du maintien des efforts de renouvellement et d’entretien. Par ailleurs le rapport va également à l’encontre de l’avis rendu par le Conseil régional sur le Schéma National des Infrastructures de Transports le 28 février 2011. Il y était notamment évoqué la modernisation et la remise en état des lignes, et cite notamment celle de Toulouse-Tarbes, faute de quoi les performances de cet axe risquent de se dégrader significativement ».

En d’autres termes, « alors que de nombreux investissements sont urgents pour répondre aux demandes des usagers et améliorer le service des trains du quotidien (rénovation, allongement des quais pour la desserte de toutes les gares, accessibilité aux personnes handicapées, aménagement des passages à niveaux dangereux, etc.), le Conseil Régional Midi-Pyrénées propose d’augmenter sa participation au financement de la LGV ».

Plus préoccupant encore pour EELV, « un autre rapport indique que les collectivités locales envisagent d’entreprendre des achats fonciers sur le tracé imaginé entre Bordeaux et Toulouse alors même que les procédures de déclaration d’utilité publique ne sont pas lancées ».  Ils qualifient « ces pratiques d’inacceptables. Les élus pro-LGV tentent un passage en force pour mettre sur le fait accompli la commission nommée par le ministre des transports chargée d’élaborer un document-cadre de la mobilité durable et soutenable et avant qu’elle n’ai rendu son verdict sur le projet Bordeaux-Toulouse ».