Législatives : les enjeux en Haute-Garonne

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Le premier tour des élections législatives, c’est demain Les électeurs sont appelés aux urnes afin de voter les députés qui les représenteront à l’Assemblée nationale. En Haute-Garonne, il pourrait y avoir « un grand chelem » du PS. Retour sur les enjeux du département.

 

Suite au redécoupage des circonscriptions en 2009, la Haute-Garonne est passée de 8 à 10 circonscriptions. Aux dernières élections législatives, le Parti Socialiste fait carton plein, sur l’ensemble du territoire. Le PS réussira-t-il le grand chelem cette année encore ? A priori, le contexte est plus favorable que jamais pour le Parti présidentiel. Mais quelques dissidences pourraient changer la donne.

 

Les dissidences qui perturbent la Haute-Garonne

La 10ème circonscription bat tous les records en la matière. Kader Arif, investi par le PS devra affronter 2 dissidents demain, Gilbert Hébrard et Daniel Ruffat. Le ministre des anciens combattants, a été choisi au nom de la diversité, mais il ne pourra effectivement effectuer son mandat s’il est élu. Il laissera donc la place à sa suppléante, Emilienne Poumirol. L’enjeu est important pour le candidat, car s’il ne remporte pas l’élection, il devra démissionner de son poste au gouvernement.

La dissidence a également frappé la 3ème circonscription. Face au candidat UMP Jean Luc Moudenc, le Parti Socialiste soutient l’écologiste François Simon, au nom de l’accord passé entre le PS et les verts. Mais le maire de Balma, Alain Fillola ne l’entend pas de cette façon et a décidé d’entrer en dissidence. En tant que président de l’UMP 31, et ancien maire de Toulouse, Jean Luc Moudenc est le candidat de droite qui a le plus de chance de remporté une circonscription. La division à gauche ne fait que renforcer cette hypothèse, d’autant que l’électorat est plutôt conservateur sur ce territoire.

Difficile de ne pas évoquer le cas de Christophe Borgel, candidat de la 9ème. Si celui-ci ne doit pas affronter de dissident à proprement parler, Thierry Cotelle, « socialiste républicain » se présente face à lui avec le soutien des 5 maires socialistes du collectif « Pour un PS digne ». Un collectif qui s’est créé en réaction au parachutage du parisien Christophe Borgel.

Mais la division n’est pas qu’une affaire de gauche. Dans la 4ème circonscription, Stéphane Diebold est candidat dissident contre Bertrand Serp, investi par l’UMP. Fils de Jean Diebold, battu en 2007 par Martine Martinel, le dissident compte « porter le combat » de son père.

Si l’UMP est visiblement moins touché par la dissidence, le centre nouvellement réuni, et le FN, fort sur certaine circonscription, pourrait nuire à ses candidats au premier tour.

 

La situation de la droite toulousaine

Les centristes de Haute-Garonne, ont créé une nouvelle alliance en vue des élections législatives. Le Parti Radical, le Modem et le Nouveau Centre présentent 8 candidats communs, choisis par les 3 fédérations locales. Cela n’empêche, que certaines candidatures directement décidées à Paris court-circuitent cette alliance. C’est le cas sur la 6ème circonscription où Grigori Michel, candidat du Nouveau Centre, se trouve face à Marthe Marti, candidate du Centre pour la France (étiquette de l’union centriste). En outre, l’Alliance centriste et la Gauche moderne ne font pas parti de ce rassemblement. Résultat, les candidatures centristes se multiplient sur certaines circonscriptions, notamment sur la 4ème, où 3 candidats représentent cette tendance politique.

Quant au Front National, il pourrait réaliser des hauts scores dans 3 circonscriptions en particulier. Celles-là même où Marine Le Pen a dépassé les 19% au premier tour des élections présidentielles, à savoir, la 5ème, la 7ème et la 8ème.

Un contexte qui pourrait créer un éparpillement des voix au premier tour, surtout qu’aucun de ces partis ne comptent à priori soutenir l’UMP, contrairement à la gauche. En effet, si la gauche est très diverse, entre le NPA, Lutte Ouvrière, le Front de Gauche et Europe Ecologie-Les Verts, les partis ne manquent pas. Mais les candidats socialistes devraient bénéficier du report des voix au second tour.

A priori, aucune surprise n’est attendue dimanche. Reste la 3ème circonscription, où tout est possible. Les électeurs voteront-ils l’étiquette de François Simon, la personnalité d’Alain Fillola, où seront-ils tentés de faire basculer la circonscription à droite, en choisissant Jean Luc Moudenc ? La réponse demain soir.

 

Coralie Bombail