Aujourd’hui à Toulouse, Benjamin Netanyahu « n’est pas le bienvenu »

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Invité par François Hollande, le premier ministre israélien en France depuis mardi se déplace aujourd’hui à Toulouse. Officiellement, il vient commémorer les victimes de l’école Ozar Hatorah, froidement abattues par Mohamed Merah en mars dernier. Mais la venue sur le territoire français du responsable politique provoque des remous. Hier, une vingtaine d’associations étaient rassemblées place du Capitole pour exprimer leur indignation.

 

Après Nicolas Sarkozy l’an dernier, François Hollande reçoit à son tour le premier ministre israélien en grande pompe. Une réception, qui compte-tenu des exactions menées par l’Etat judaïque contre le peuple palestinien ou de « la purification ethnique qu’il met en œuvre », ne pouvait pas laisser indifférent. Et pour protester contre cette visite, environ 200 personnes issus d’une trentaine d’associations se sont rassemblées place du Capitole. « Nous refusons que cet homme soit accueilli à bras ouverts. Faut-il rappeler qu’il est responsable de crimes à Gaza, de la colonisation, à la tête d’un Etat raciste qui mène une politique d’apartheid » dépeint sans concession Tom, du collectif Coup pour Coup 31. « Israel est un Etat voyou, qui bafoue le droit international de l’ONU alors qu’il a été crée par celui-ci » appuie Bernard Chollet, du NPA31. « Le parti socialiste a toujours été des plus conciliants avec l’Etat d’Israel » rajoute le militant anticapitaliste. « C’est pourquoi d’ailleurs Lionel Jospin avait été très mal accueilli lors d’un déplacement en Palestine. Le PS est gagné par un sentiment électoraliste, il ne veut pas perdre les bulletins de vote de la communauté juive ». Et, à écouter les récentes déclarations du Ministre de l’Intérieur Manuel Valls, on comprend très vite que la poignée de main entre Hollande et Netanyahu n’est que le bout de la queue d’un dragon.

 

« Il veut instrumentaliser l’affaire Merah »

Bien naïfs seraient ceux qui penseraient à une simple visite protocolaire et diplomatique. « Netanyahu vient ici commencer sa campagne électorale, après avoir passé un accord avec l’extrême-droite israélienne pour les élections du 22 janvier » rappelle Bernard Chollet. Ce dernier pense qu’au vu de la politique d’apartheid conduite par l’état hébreu, il sera difficile pour l’homme de jouer les antiracistes. Pour lui, les ficelles sont bien trop grosses. « C’est curieux qu’un président vienne de l’étranger choisir ses victimes. Il veut instrumentaliser l’affaire Merah pour convaincre de la dangerosité d’une menace islamique. Si Hollande ne voit pas la démarche, c’est qu’il a gagné les élections malgré lui » persifle t-il. Claude Vegas, présidente de l’association Palestine Libre, était hier aussi place du Capitole. Elle dénonce le silence médiatique ambiant. « Les grands journaux appliquent le deux poids deux mesures. On parle toujours du combat contre l’antisémitisme. Mais jamais de ce que subit le peuple palestinien, privé de ses terres, bombardé, et meurtri ».

 

Christophe Guerra