CHU Purpan : « la population toulousaine augmente, pas le personnel médical »

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Hier après-midi, une cinquantaine de personnes se sont réunies devant l’hôpital de Purpan pour protester contre l’austérité budgétaire en matière de santé. Révolté, le personnel dénonce un accès aux soins de plus en plus difficile ainsi qu’un manque cruel de moyens.

 

Dans un contexte de crise tenace, des travailleurs de l’hôpital de Purpan entament à leur tour une série de manifestation. En cause notamment, la restructuration nationale des services hospitaliers, qui signifie pour le CHU toulousain une coupe budgétaire de 13,5 millions d’euros. Actée en 2010, cette décision n’a pas été remise en cause par le nouveau gouvernement. Pour Julien Terrié, manipulateur en biologie, les conséquences sont plus que graves. « Cela menace la subvention aux besoins qui sont très importants. La population toulousaine augmente constamment alors que le personnel médical lui diminue. Nos services exercent en sous-effectif ». Des chiffres qui seraient particulièrement inquiétants au niveau des agents des services hospitaliers (ASH). « Si l’on prend l’ensemble des pôles, les ASH travaillent avec 56 postes en moins. Suite à leurs mouvements de grève, quelques embauches ont été réalisées. C’est navrant de constater qu’il faille toujours en passer par là pour faire bouger les choses » déplore le docteur, par ailleurs secrétaire général adjoint CGT-CHU. Excédées, les blouses blanches disent aujourd’hui « non à l’Hostérité ».

 

Purpan-Sanofi, destins liés

Le centre hospitalier de Purpan reste aujourd’hui le centre névralgique local en matière de santé. La récente remise d’une énième lettre de mission ministérielle auprès du CHU le prouve. Difficile dès lors de considérer l’enjeu sans impliquer celui du laboratoire toulousain Sanofi. « Sincèrement, c’est ce que nous avons voulu faire » admets Julien Terrié. « Nous avions invité les salariés mais ceux-ci étaient à Paris. Nous les convierons à nouveau pour la manifestation du 9 octobre à Compans-Cafarelli ». Pour l’homme, séparer les deux causes serait une erreur. « Nos destins sont extrêmement liés par rapport au Cancéropôle. L’absence de Sanofi remettrait en cause une grande partie du projet de recherche. C’est un laboratoire avec d’énormes capacités, ce dont Fabre ne dispose pas. Si le désengagement était confirmé, nous arriverions à un projet de cancérologie parmi les autres qui ne se distinguerait en aucune façon ». A bon entendeur.

 

Christophe Guerra