Accessibilité : les handicapés « en colère » contre le gouvernement

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Le 26 juin, le Parlement français a adopté définitivement le projet de loi sur l’accessibilité des transports et des lieux publics aux personnes handicapées. Ce texte, décrié par les associations de personnes handicapées, donne plus de temps aux acteurs publics et privés pour se mettre aux normes. Un délai supplémentaire qui n’est pas du goût de l’association des paralysés de France 31 qui organise ce samedi une action péage gratuit pour protester.

 

« Nous allons nous mobiliser pour faire face à ce recul du gouvernement », lance Odile Maurin, représentante départementale de l’association des paralysés de France. En cause, la loi du 10 juillet 2014 (adoptée par le parlement le 26 juin) qui « permet au gouvernement de multiplier les possibilités de déroger à la norme ». Une remise en cause de la loi pour l’égalité des droits et des chances du 11 février 2005 qui imposait « la mise en accessibilité des établissements recevant du public au 1er janvier 2015 et celle des transports publics au 13 février 2015 ». « Nous savions très bien qu’en 2015, les commerces et services publics de proximité ne seraient pas accessibles aux personnes à mobilité réduite », admet Odile Maurin qui s’insurge contre la mise en place d’agendas d’accessibilité programmée (Ad’ap). Proposés en solution au manque d’accessibilité aux commerces par la sénatrice Claire-Lise Campion, ces derniers vont donner plus de temps aux acteurs publics et privés pour se mettre aux normes. « Les petits commerces ont un délai de 3 ans pour mettre en place des Ad’ap, les moyens et grands commerces bénéficient de 6 ans et enfin la SNCF, elle, a 9 ans », dénonce la représentante départementale de l’association des paralysés de France qui « ne s’attendait pas à cela ».

 

« Être des consommateurs comme les autres »

« Nous réclamons que des actions concrètes soient mises en place rapidement car le déficit d’accès concernant les personnes handicapées nous empêche d’être des consommateurs comme les autres, étant parfois bloqués à domicile par manque de moyens adaptés ». « C’est une atteinte à la liberté de déplacement », termine Odile Maurin qui organise une opération péage gratuit ce 26 juillet. « Comme nous l’avions fait au péage de Muret le 2 juillet, nous allons investir une aire de péage de l’agglomération toulousaine pour montrer notre colère et sensibiliser le plus grand nombre sur un problème d’accessibilité qui concerne aussi les femmes enceintes et les personnes âgées ».

 

Article de Guillaume Truilhé et Pierrick Merlet