Cadeau de Noël : « 50% des animaux adoptés avant les fêtes sont ramenés en janvier »

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Lassée par les trop nombreux retours après les fêtes, la SPA de Toulouse a décidé cette année de ne pas organiser de « Noël des animaux ». En effet, « 50% des animaux qui ont été adoptés avant les fêtes sont ramenés en janvier ». Les membres du centre de la ville rose répondent également à l’article du Canard Enchainé du 11 décembre qui « porte injustement tord à la SPA de Toulouse ».

 

Le centre SPA de Toulouse a été créé en 1924 et a été l’un des premiers en France. Il compte à l’heure actuelle 353 chiens, 126 chats, 6 boucs, 2 chèvres ainsi que des cochons d’Inde et des lapins. « Nous avons aussi deux poneys, mais ils sont trop vieux pour être donnés, alors nous les gâtons », explique Anne-Marie Aubert, vice-présidente du centre de la ville rose. Cette année, l’établissement a recueilli 1850 animaux dont « 50 % ont été remis à leurs maîtres, 30% ont été adoptés et 20% sont morts », précise la vice-présidente.

La décision de ne pas organiser de « Noël pour les animaux » est motivée par « la volonté de leur éviter de nouveaux chocs psychologiques ». L’association a en effet observé « que pas moins de 50% des animaux qui ont été adoptés avant les fêtes sont ramenés en janvier ». « Même si nous sommes heureux quand un de nos pensionnaire est adopté, nous n’apprécions pas qu’ils fassent des vas et viens, ce ne sont pas des jouets » s’attriste Anne-Marie Aubert. « Un stylo, si c’est un cadeau raté, on le range dans un tiroir, mais un chien, les gens l’abandonnent ou nous le rapporte » continue-t-elle. La vice-présidente tient malgré tout à ne pas mettre « tout le monde dans le même panier », « en décembre, nous avons de belles histoires qui naissent » se réjouit la vice-présidente.

 

Un tir groupé difficile à digérer

Un article paru dans le Canard Enchainé du 11 décembre 2013 relate de nombreuses malversations faites au sein la SPA de Paris. Détournements de fonds, factures volontairement gonflées, arnaques aux dons, le groupe parisien est fortement critiqué avec de nombreux documents à l’appui comme sait le faire le journal. « Les gens viennent nous voir en disant que c’est scandaleux ce qui se passe dans les SPA, que nous faisons de l’argent sur le dos des gens, mais c’est faux », rétorque Anne-Marie Aubert. « Le groupe de la SPA de Paris n’est pas le même que le notre ». En France, il y a deux organismes qui s’occupent de recueillir des animaux, « la Confédération des SPA de France (CNSPA) qui est partout sur le territoire, et la SPA de Paris qui a des refuges dans différentes villes. Celle de Paris est subventionnée et c’est celle qui envoie des courriers dans les boîtes aux lettres, les autres sont autonomes. Ce sont donc deux organismes différents, nous nous côtoyons que lors de procès ». Les deux groupes ayant été en litige par le passé concernant des legs fait « à la SPA », le souci pour le notaire est de savoir laquelle créditer. « Pour faire simple, il y a les SPA ESPA, comme celle de Toulouse, financées par les dons et les adhésions et celle de Paris qui touche des subventions et qui est décrite dans le Canard Enchainé ». Anne-Marie Aubert ne contredit pas l’article mais « regrette que les journalistes n’aient pas fait la différence car nous en faisons les frais alors que nous ne sommes en rien en cause dans cette histoire ». « Nous vivons pour protéger les animaux avec les moyens des donateurs, nous n’avons ni le personnel, ni l’infrastructure de la SPA Paris. Les gens doivent faire la différence comme nous savons faire la différence entre les adoptions sincères et les adoptions ‘caprices’ pendant les périodes de fêtes » conclut-elle.

 

Article de François Nys