« On empêche les agriculteurs de vendre la diversité »

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Ce mardi, les jardiniers et petits maraîchers de la région manifestaient sur le marché bio du Capitole puis devant la direction de la répression des fraudes à Compans Cafarelli. Accompagnés de militants d’Europe écologie les verts, de la confédération paysanne ou du Collectif anti-OGM 31, ils réclament la « liberté de vendre leurs plants ».

 

C’est un contrôle sur un marché ariégois qui a mis le feu aux poudres. En effet, le 17 mai dernier, des agents de la Direction Générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sont intervenus sur le marché de Lavelanet pour demander aux maraîchers de se munir de la carte du GNIS (groupement national interprofessionnel des semences) et de ne vendre que des produits inscrits sur le  catalogue officiel des variétés. En cas de non respect de cette réglementation, les producteurs sont passibles de 450 euros d’amende.

« Il n’y a que 150 variétés différentes sur le catalogue, on empêche les agriculteurs de vendre la diversité » explique Fabien, responsable d’un magasin Bio. « Les échanges de graines se sont toujours faits, il n’y a pas de mal à planter une plante ! ». « Il y a eu des soulèvements à échelle mondiale contre Monsanto et d’autres multinationales qui utilisent des OGM et des pesticides, ils veulent nous avoir à l’usure » révèle Fabien.

 

« Ils tuent la biodiversité »

Gilbert, artisan et agriculteur bio pour sa propre consommation se dit révolté par la politique agricole. « Je suis né dans le milieu rural et jamais je n’aurais pensé que l’Etat laisse les grandes firmes utiliser les OGM. Ils tuent la biodiversité, c’est intolérable. On veut juste vendre nos plants » explique cet agriculteur qui revendique le droit de « cultiver la terre comme les anciens ». « Respecter l’autre c’est respecter la nature » termine-t-il.

« Les multinationales veulent le monopole et éliminer le petit car il fait de petites choses, de la variété. Il n’y a plus rien à voir avec l’agriculture. Mais la survie, c’est des gens comme nous qui résisteront contre les plus grands, il faut rester intègre ».

 

Article de Timothée Ferré