Sécurisation de l’emploi : « ce projet est un pas en arrière »

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L’accord National Interprofessionnel (ANI) concernant la sécurisation de l’emploi, signé le 11 janvier dernier est à des années lumières de faire l’unanimité. Après celle du 5 mars, une seconde manifestation s’est organisée dans la ville rose ce mardi entre la Cathédrale Saint-Etienne et la place du Capitole pour empêcher la transposition de l’accord dans la loi. Entre 1800 et 3000 toulousains ont défilé.

 

Le projet de loi, transcrit dans le Code du Travail, a pour objectif d’offrir plus de souplesse aux entreprises et une amélioration de la protection des salariés. Il prévoit notamment la favorisation des contrats longs, en augmentant les cotisations patronales d’assurance-chômage pour les CDD et l’exonération de ces charges pendant trois mois pour les jeunes de moins de 26 ans embauchés en CDI. Dans le même temps, un dispositif de flexibilité pour permettre un maintien de l’emploi autorisera les entreprises, avec l’accord des syndicats, d’abaisser les salaires ou le temps de travail pendant deux ans s’il est confronté à de « graves difficultés conjoncturelles ». « Aucun délai n’a été prévu entre deux accords de maintien de l’emploi » soutient un syndicaliste de Solidaires, « sachant qu’en plus, si certains salariés refusent, les patrons sont autorisés à procéder à des licenciements individuels ». Cet accord prévoit un partage du bénéfice économique au terme des deux années, et ce « sans aucunes garanties » souligne le manifestant. Troisième grand bouleversement, la mobilité. Les employeurs auront la possibilité d’exiger des changements de lieu ou de postes de travail sous forme d’accord entre salariés et entreprises. En cas de refus, « il sera licencié pour motif économique ».

Médusé, Guy Daydé, secrétaire général du syndicat Tisséo déplore tristement la situation. « Nous espérions que le nouveau gouvernement puisse tenir ses promesses. Malheureusement il mène la même politique que le précédent. Ce projet est un pas en arrière ».

 

Article de Rémi Beaufils