Mariage homo : « qui nous dit que ces couples vont durer » ?

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A la veille de l’ouverture des débats parlementaires sur le Mariage pour tous, le Collectif la Manif pour tous de Toulouse organisait ce lundi une table ronde avec des juristes, des psychiatres ou encore des philosophes. Les opposants au projet de lois envisagent toutes les possibilités pour maintenir la pression sur le gouvernement.

 

« Dès demain (aujourd’hui) les députés commencent à étudier le projet de loi à l’assemblée, on voulait emmener le débat dans la société et faire comprendre aux gens les enjeux. En France, la spécificité du mariage fonde la filiation alors qu’il y a d’autres pays comme l’Espagne dans lesquels on peut faire un mariage homosexuel et adopter hors filiation » lance Louis Montané de la Roque, responsable Midi-Pyrénées du collectif. Derrière le mariage la porte de l’adoption et de la PMA inquiète aussi Claire Neirinck, professeur de droit privée à l’université Toulouse Capitole. « Quand on dit que les couples  homosexuels n’ont pas assez de droit, qui nous dit que ces couples vont durer, c’est un problème pour les enfants. Ce que la nature ne leur donne pas, ils demandent au droit de le leur donner » s’indigne la maitre de conférences toulousaine. Le collectif, embarqué sur le chemin du droit, va tester une nouvelle méthode pour obtenir une révision du débat. Louis Montané de la Roque s’explique. « Il y a un organe en France qui s’appelle le conseil économique social et environnemental. Depuis 2008 si 500 000 français le saisissent, ça bloque le processus législatif, ça permettra de créer enfin un débat » lance le militant.

 

L’adoption : sujet sensible

L’adoption et le désir d’enfants sera un sujet des plus complexes dans le futur. Présente avec Thomas son fils adoptif au coté du collectif, Élisabeth Le Lann a failli avoir recours à la PMA pour son premier enfant. « On était dans une période d’infertilité et notre désir d’enfant était très présent. On a été tenté par la PMA et on a refusé. On ne voulait pas l’intervention d’un tiers et puis on s’interrogeait sur les embryons congelés » nous confie-t-elle. Proche et loin des ces pères et ses mères homosexuelles en mal d’enfants, Elisabeth Le Lann est sensible au sujet.  « Je comprends le désir d’enfant mais dans l’adoption ce qui compte c’est de donner une famille à un enfant dépourvu et non pas de donner un enfant à une famille » conclut-elle.

 

Pierre Jean Gonzalez