L’agriculture biologique locale sème ses graines en Midi-Pyrénées

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La Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB) lance une campagne nationale d’information sur les bienfaits d’une méthode productive qui séduit. Intitulée « Bio et local, c’est l’idéal », elle est relayée sur les différents territoires auprès des producteurs et des consommateurs locaux. La section midi-pyrénéenne, la FRAB, organise ce mois-ci une série d’animations, de visites et de dégustations partout dans la région.

 

Autrefois décrié, le bio s’impose dorénavant comme une alternative sérieuse. Le boom des émissions culinaires et du « fait maison » montrent que les français se préoccupent de plus en plus de la qualité de leur assiette. Lentement mais surement, la demande augmente. Pour preuve, la branche biologique est même aujourd’hui le seul secteur agricole présentant une croissance à deux chiffres. La FRAB régionale comprend huit Groupement d’Agriculteurs Biologiques répartis dans chaque département, soit plus de 800 adhérents. Thomas Faure, son président, explique le sens de la campagne de publicité. « C’est un modèle d’agricole que notre fédération essaie d’imprimer. Un développement à la fois harmonieux territorialement et cohérent sur le plan écologique ». Concrètement, le collectif coordonne et conseille les producteurs. « A travers le diagnostic et la formation, nous les accompagnons sur le terrain. L’objectif est aussi de constituer un réseau de fermes de référence afin de partager les compétences de chacun. Nous nous inscrivons également dans une démarche directe vers les consommateurs, en communiquant des informations utiles sur l’agriculture biologique ». Le président, lui-même cultivateur, ne veut pas penser le bio sans le local, et inversement. « Nous favorisons les circuits courts, sans intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Il est important que ceux-ci se connaissent entre eux, dans une réelle proximité ».

 

Un bon filon

Les produits bio ont le vent en poupe, si bien qu’ils infiltrent progressivement les rayons de supermarchés. Leur part dans la consommation des ménages a presque doublé ces cinq dernières années. En 2011, elle a même augmenté de 11%. Pour Laurent Paul, spécialisé dans la légumineuse à Montclar Lauragais, cet attrait s’explique par un changement de mentalité. « Les gens ont pris conscience de certaines choses. Par exemple, qu’il est aberrant d’importer une alimentation transportée sur des kilomètres et des kilomètres. Ils veulent s’alimenter plus localement, et plus sainement ». Converti au bio depuis deux ans, l’homme n’y voit aujourd’hui que des avantages. « Dans l’agriculture conventionnelle, les charges liées aux engrais étaient trop pesantes. Je n’avais aucune maitrise sur les prix. Désormais, produire me coûte beaucoup moins cher. Passer au biologique m’a permis de devenir autonome et surtout de valoriser mes produits » se réjouit le membre du groupement haut-garonnais Erables31. Thomas Faure partage l’enthousiasme. « Le bio est bon pour l’eau, pour la biodiversité, pour l’environnement et même pour l’emploi. L’aspect local favorise l’échange entre producteurs et consommateurs, cela crée du lien social. Bio et local ne sont pas des concepts qui s’opposent, mais au contraire qui se complètent ». C’est cet état d’esprit que la FRAB tentera d’instiller en Midi-Pyrénées, troisième région de France en nombre d’exploitations biologiques.

 

Christophe Guerra