Le Secours Catholique de Toulouse toujours sur le front pour les sans-abris

1360

Alain Cerisola, Michel Ortalo, Michel Cros et Paul Delava, veulent sensibiliser la population à la question du mal-logement. Photo / CTIQuatre représentants et responsables du Secours Catholique se sont réunis à l’Otalada. Alain Cerisola, président délégué du Secours Catholique d’Ariège-Garonne, Michel Ortalo, membre du conseil de l’association, Michel Cros, un des responsables de la région et Paul Delava, délégué permanent en Ariège-Garonne sont venus débattre de la question du mal-logement dans la région Midi-Pyrénées.


« Il est inadmissible qu’une personne dorme dans la rue ». Alain Cerisola commence son discours avec ces mots qui sont venus compléter le sujet du débat : « un toit, c’est un droit ». Le Secours Catholique n’a pas les moyens de faire face à la demande croissante de logement ou d’hébergement. Le 115 est lui aussi débordé, 10 000 appels ont été recensés en décembre 2011, mais seulement un tiers des personnes en demande ont reçu une réponse favorable. « Face à ce scandale, faut-il rester dans la légalité ? ». Alain Cerisola se pose la question, sans trouver de réponse. Il rappele que chaque année, une vingtaine de sans-abris meurent dans les rues de Toulouse.

Pour Michel Ortalo, « il ne faut pas confondre logement et hébergement. Le logement, c’est un toit à long terme, l’hébergement reste à court terme ». Il considère que ce problème ne touche pas assez la population. « Pourtant, personne n’est à l’abri. Cela n’arrive pas qu’aux autres », explique-t-il. Le Secours Catholique a en effet observé une augmentation de la régression, c’est-à-dire des personnes qui avait un logement et qui se sont fait expulser. L’action de l’association ne se résume pas à aider les personnes en difficultés dans leur quotidien, elle essaye d’installer une progression. Tout d’abord en leur trouvant un hébergement, puis un vrai logement.

Michel Cros expose les propositions du Secours Catholique. Il souhaite la mise en place notamment d’un moratoire sur les expulsions, d’un plan d’hébergement sur l’année entière, et non pas seulement en période de grand froid ou une revalorisation des aides au logement.

Sophie Flamant, salariée dans un salon de coiffure et présente dans les locaux de l’association en profite pour témoigner. « Mon concubin et moi avons été expulsés il y a deux mois. Nous avons du placer nos enfants chez nos parents. Actuellement, nous vivons dans une caravane en attendant de retrouver un logement ». Les classes moyennes non plus ne sont « pas à l’abri ».

 

Rémi Beaufils