Manifestation contre la vente d’œufs issus de l’élevage intensif

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L’association L214, relayée par Animal Amnistie, a manifesté mercredi après-midi devant Monoprix contre le commerce d’œufs issus de l’élevage en batterie. Photo / CTIL’association L214, relayée par Animal Amnistie, a manifesté mercredi après-midi devant Monoprix contre le commerce d’œufs issus de l’élevage en batterie.

 

« Nous demandons à Monoprix de retirer les œufs de batterie de ses rayons » explique Flavien, jeune militant pour la L214 posté devant l‘entrée du supermarché. Les négociations avec le siège social durent depuis deux ans mais l’enseigne reste intraitable. « Nous nous installons donc dans un rapport de force et ne cesserons de faire pression jusqu‘à ce qu‘elle cède » affirme-t-il. Pendant ce temps, une militante scande dans un mégaphone les conditions de vie de ces poules « enfermées toute leur vie, qui ne peuvent même pas étendre leurs ailes, auxquelles on arrache le bout du bec à vif et qui sont soumises en permanence à une lumière artificielle ». A cela s’ajoute une promiscuité de l’ordre de 16 poules par mètre carré et un sol grillagé qui leur abîme les pattes. Les bénévoles distribuent également aux clients et aux passants des cartes postales « stop à l’élevage en cage ». Celles-ci seront envoyées au PDG de Monoprix ou directement glissées dans la boite à suggestion du supermarché. 10 000 ont déjà été signées depuis Octobre dans la France entière, et les militants sont optimistes : « les gens sont réceptifs et les actions de terrain sont menées dans de plus en plus de villes ». De nombreux supermarchés en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Italie ont banni les œufs des poules de batterie de leurs rayons.

 

Enjeux éthiques et financiers

Daniel Lacourt, représentant d’Animal Amnistie, accuse le double discours de l’enseigne : « Monoprix ne peut pas jouer sur deux tableaux à la fois : faire la propagande d’une consommation éthique, responsable et cautionner cette forme barbare d’élevage industriel ». D’après les associations, il est probable que la réticence de Monoprix tienne à une baisse consécutive de leur marge, voire à une pression effectuée en amont de la part des filières de production industrielle qui craindraient qu’une abdication de Monoprix n’ouvre la voie à d’autres enseignes. Quant au coût pour le client, « privilégier les œufs issus de l’élevage en plein air représenterait environ 60 centimes par personne et par mois pour une consommation moyenne » selon les estimations de L214. L’enjeu relèverait donc essentiellement « d’un combat entre le respect de l’animal et le profit de ces filières » commente Flavien.

A ce jour, 80% des œufs commercialisés en France, à Monoprix comme dans la plupart des autres enseignes, sont issus de la production industrielle intensive. Pour distinguer le mode d’élevage lors de l’achat, il faut lire le premier chiffre du code inscrit sur l’œuf qui va de 3 pour un élevage en cage jusqu’à  1 pour un élevage en plein air, et 0 pour une production bio.

 

Laetitia Vieillescazes