Manque d’effectifs : Les services de neurochirurgie et de réanimation du CHU tirent la sonnette d’alarme

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Ce mardi, les personnels paramédicaux de neurochirurgie et de réanimation chirurgicale du CHU de Toulouse ont débuté une grève illimitée. Devant le bâtiment Pierre Paul Riquet, ces derniers ont dénoncé un sous-effectif entraînant un risque d’épuisement professionnel, la dégradation des conditions de travail, de soins et sur le non-respect de leurs vies privées.

 

Devant le bâtiment Pierre Paul Riquet, les agents des services de neurochirurgie et de réanimation chirurgicale du CHU de Toulouse ont entamé ce mardi une grève illimitée. Par cette action, la CGT veut dénoncer « le sous-effectif auquel ils sont confrontés », qui entraîne « un risque d’épuisement professionnel et une dégradation des conditions de travail et des conditions de soins ». Depuis l’accolement de la réanimation et des soins continus suite à la fusion des services de Rangueil et Purpan, les salariés craignent « la mutualisation du personnel pour absorber les absences imprévues ». « Avec les horaires chargés que l’on a déjà, on est très souvent rappelé sur nos journées de repos et sur les week-ends, et c’est épuisant », déplore Sébastien Goussy, délégué du personnel. « Il n’y a quasiment plus de temps mort ou de pause car la charge de travail est trop élevée ». Ces salariés certifient également que « leurs RTT ne sont pas acceptés ou qu’ils sont obligés d’être rappelés ». De plus, les personnes en congés maladie ne seraient « pas remplacées, ce qui provoque encore une charge de travail en plus ». Ils veulent donc « tirer la sonnette d’alarme avant que les choses s’empirent » et demandent que « la direction s’engage à recruter des temps pleins ». Selon la CGT, « il faudrait treize postes supplémentaires d’infirmiers et aides-soignants ».

De son côté, la direction tient à préciser que « neurochirurgie et réanimation sont deux services soumis à des normes de personnel que le CHU satisfait au-delà de la règle ». Le CHU assure donc que « ces services ne sont pas affectés par des sous-effectifs ». « Le dimensionnement de l’unité de réanimation est de 16 lits installés et les effectifs de ce secteur correspondent à l’application des normes de réanimation en vigueur dans les hôpitaux », assure Dominique Soulié, directeur de communication de Pierre Paul Riquet. Les deux parties se sont réunies vendredi dernier mais ne sont pas arrivées à un accord.

 

« Ce sont les patients qui en pâtissent »

Cette action était aussi organisée pour alerter des conséquences du sous-effectif sur les personnes en soin et des dégradations de leurs conditions. « Le manque d’effectif et la surcharge de travail nous obligent à laisser tomber le côté relationnel, se sont donc les patients qui en pâtissent alors qu’ils n’ont rien demandé », regrette une infirmière. Travaillant déjà un week-end sur deux sans compter les rappels, c’est donc aussi la vie privée des employés qui est touchée. « On a du mal à partir en vacance avec notre famille à cause des plannings organisés sans tenir compte de nos avis », exprime Sébastien Goussy. Suite à leur action, la direction s’est engagée à « prendre les dispositions nécessaires pour assurer sans délai une meilleure prévisibilité des plannings de travail » et leur assure qu’ils auront « la possibilité d’avoir 3 semaines consécutives de congés d’été ».

Article de Charles Monnet