Bloc Identitaire : « Copé parle de racisme anti-blanc depuis deux mois, nous le faisons depuis dix ans »

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Le Bloc Identitaire, fondé en 2003 par Fabrice Robert et Guillaume Luyt, reste assez méconnu de l’opinion. Souvent classé parmi les groupuscules d’extrême-droite, il n’en demeure pas moins un mouvement politique organisé qui fuit les étiquettes et les projecteurs. A Toulouse, la tâche a été tout sauf facile. La récente incarcération du leader identitaire Matthieu Clique, conjointe à la fermeture du local l’Oustal auraient pu sonner le gong de fin. Une cinquantaine de militants sont pourtant toujours en place. Christophe Pacotte, responsable Sud-Ouest du Bloc Identitaire, dresse l’état des lieux, les objectifs et les perspectives d’action de l’implantation toulousaine.

 

Toulouse Infos: Samedi dernier, une réunion entre les militants et les responsables du Bloc Identitaire a eu lieu à Toulouse. Quel en était le but?

Christophe Pacotte: L’objectif était de montrer aux toulousains que nous étions toujours présents. Avec les incidents et autres avatars que nous avons connu en début d’année, certains auraient pu penser que nous étions morts. Nous avons aussi profité de ce rassemblement pour reposer certaines bases de travail pour les années à venir.

 

T.I: Un rapprochement avec la section des Jeunesses Nationalistes toulousaines, récemment créée par Alexandre Gabriac, est-il à l’ordre du jour?

C.P: Certains de nos militants sont des transfuges des Jeunesses Nationalistes. Ceci dit, les JN restent un épiphénomène qui incarne une sorte de côté « sapin de Noël ». Il y a du respect entre nous car nous avons pu avoir des combats communs, mais cela s’arrête là. Des garçons perdus qui recherchent le folklore se tournent vers eux. Nous avons voulu faire une rupture avec tout cela. Je trouve d’ailleurs surprenant qu’on assimile identitaires et nationalistes.

 

T.I: Justement, qu’est-ce qu’être identitaire?

C.P: C’est défendre l’identité en général. L’identité française, européenne et surtout locale. C’est aussi en quelque sorte être à contre-courant et révolutionnaire. C’est aussi être avant-gardiste, en imposant des vrais thèmes de société. Copé parle de racisme anti-blanc depuis deux mois, nous le faisons depuis dix ans. Il faut prendre conscience aujourd’hui que nous sommes en guerre. Que l’on peut mourir dans la rue pour une simple cigarette. Nous sommes les seuls à réellement défendre les « petits blancs », qui sont en fait les citoyens. Quant à l’appellation d’extrême-droite, cela ne correspond à rien. C’est un vieux schéma des années 30 qui permet à certains de nous pestiférer. Droite ou gauche ne veulent plus dire grand chose. Nous sommes très loin de tout ça.

 

T.I: Matthieu Clique, suspecté d’avoir porté des coups au cours d’une rixe particulièrement violente, est récemment sorti de prison. Comment cela s’est-il passé?

C.P: Avant de se demander pourquoi il a été libéré, demandez-vous pourquoi il a été incarcéré. L’intelligentsia toulousaine a voulu jeter quelqu’un en pâture à l’extrême-gauche, qui est localement très influente. Il fallait un coupable. Ce fut Matthieu. Il est sorti de prison parce que lorsque son avocat a ouvert le dossier, celui-ci était tout simplement vide. Je ne crois pas qu’il soit coupable. En revanche, je sais que Pierre Cohen a la responsabilité d’avoir créé un climat de violence. Quand il fait des communiqués disant qu’il faut éradiquer les mouvements nationalistes ou identitaires de la ville, il se fait l’auteur de propos extrêmement radicaux. Il a ni plus ni moins donné un permis de chasse aux toulousains.

 

T.I: Matthieu Clique va t-il reprendre ses fonctions au sein du mouvement?

C.P: Matthieu sort de deux mois de détention préventive. Il a été incarcéré, ce n’est jamais une expérience très agréable. Il faut désormais qu’il reprenne ses marques. Pour le reste, je ne peux et ne veux pas en dire plus.

 

T.I: Pourriez-vous soutenir un candidat aux prochaines élections municipales à Toulouse?

C.P: Le Bloc Identitaire est un mouvement politique en soi qui n’a pas de position partisane. Cependant, nous savons que le Front National est une ombre qui pèse sur nous. Même si le produit peut être de qualité moyenne, la marque reste. Sur des questions locales très précises, il faut pouvoir passer par cette marque. C’est d’ailleurs l’idée du Rassemblement Bleu Marine. Pour le Bloc Identitaire, disons que soutenir un candidat FN aux élections municipales n’est pas impensable. Rien n’est encore décidé à ce niveau-là.

 

Propos recueillis par Christophe Guerra