Menacée, la Dynamo veut rester en centre-ville

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La salle de concert, la Dynamo, qui vient de fêter ses quatre ans, est menacée par la construction d’une résidence hôtelière au-dessus du local. C’est pour réfléchir à l’avenir du club que plusieurs personnalités de la scène musicale de Toulouse sont venues leur apporter leur soutien au cours d’un débat. Ils demandent à connaître la place que la nouvelle majorité veut donner aux salles de concert, et plus largement, aux lieux de culture en centre-ville.

 

Dix jours après le lancement de la pétition pour sauver la salle de concert la Dynamo, ce sont déjà plus de 12 400 signatures qui ont été récoltées. Le club se retrouve aujourd’hui dans une position difficile à cause de la construction d’une résidence hôtelière au-dessus de leur local et qui devrait voir le jour au premier trimestre 2015. « Il y a quatre ans, on avait bien choisi nos locaux, et au-dessus, c’était des bureaux. Donc nous n’avions pas de conflits », explique Ali Tehar, cogérant de la Dynamo. Mais l’année dernière, un promoteur a réussi à acquérir ces murs et a débuté les travaux. « Je n’ai été au courant que quand j’ai vu le panneau », annonce-t-il. Le promoteur n’a pris « aucun contact avec nous » mais « était forcement au courant que la salle serait une gêne sonore pour les futurs habitants ». Les gérants ont pourtant déjà envisagé les futurs conflits de voisinage et pensé à améliorer l’insonorité. Mais par cette opération, la capacité d’accueil serait diminuée de moitié, passant de 300 places à 150. La solution des travaux est donc « techniquement compliquée, mais surtout, elle est un suicide commercial ». Ils ont donc annoncé mardi leur intention de commencer à chercher un nouveau local, toujours dans le centre.

 

« Une réelle carence de lieux de concert en centre-ville »

Plusieurs gérants de clubs toulousains apportent leurs soutiens et veulent souligner l’apport culturel que procurent de telles salles au centre-ville. « On ne veut pas que le centre-ville devienne un lieu rempli de banques, d’agences immobilières et de kebabs », lance Ali Tehar. La Dynamo, en un an, c’est 1000 artistes, 300 concerts et 60 000 fréquentations. Il assure que « la proximité scénique » qu’ils proposent « crée un véritable lien avec les Toulousains ». Nicolas Lafforgue, chanteur du groupe le Bruit qui court, s’est lui aussi mobilisé pour la préservation de « cet endroit primordial » où il s’est déjà produit plusieurs fois. « Des salles comme celles-ci nous permettent de nous jauger en tant qu’artiste ». Fabrice Cabrera, membre-fondateur de Progrès son, met en lumière « une réelle carence de lieux de concert en centre-ville » et ajoute qu’« il faut soutenir la scène locale pour donner leur chance aux artistes ».

Les gérants du club devraient avoir un rendez-vous avec la nouvelle municipalité d’ici le 15 mai afin d’« envisager sereinement comment ils pourraient préserver ce lieu » et les questionner sur la place qu’elle entend donner à la culture dans le cœur de Toulouse. En attendant, la pétition « Toulousaines, Toulousains, ma Dynamo dans ma ville » est toujours disponible sur Internet jusqu’au 10 mai.

 

Article de Charles Monnet